Après trois décennies de performance émérite, le marché obligataire est vraiment devenu vulnérable. Ça sent en effet la solide correction à la baisse dans le marché des obligations négociables, tant du côté des gouvernementales que des corporatives.
La raison en est bien simple. Depuis le sommet du taux d'escompte de la Banque du Canada, à 21% en août 1981, ce dernier n'a cessé de baisser jusqu'à son récent creux historique d'avril 2009 à seulement 0,50%.
Cette baisse extrême a eu pour effet de soutenir et d'alimenter durant 30 ans un extraordinaire marché haussier dans les obligations négociables.
Regardons le bilan obligataire de la dernière décennie. Malgré les deux gigantesques débandades boursières qui sont survenues, celle du début de 2000 avec l'éclatement de la bulle internet et celle de 2008-2009 avec l'effondrement du système financier avec les subprimes et le papier commercial, le marché des obligations négociables réussissait à bien tirer son épingle.
Au Canada, les indices de référence du marché obligataire obtenaient un rendement enviable.
Pendant que le «DEX obligations univers» affichait sur 10 ans un rendement annuel composé de 6,3%, le «DEX obligations long terme» croissait au rythme annualisé de 7,8% et le «DEX obligations réel» était étonnant avec sa progression annualisée de 8,4%.
Pendant cette même période des 10 dernières années, la Bourse canadienne réussissait tout de même à enrichir les investisseurs au rythme annualisé de 6,6%, alors que les marchés américains et européens se contentaient de sauver les meubles en faisant du surplace, à ZÉRO pour cent de rendement. Un gros 0% durant 10 ans, c'est dur pour le moral et pour le portefeuille.
Heureusement, la bonne tenue du marché obligataire a sans doute permis de mettre un peu de baume sur les plaies boursières.
Et il faut dire que, depuis le creux boursier de mars 2009, les marchés nous ont quand même permis de récupérer une grande partie des lourdes pertes subies lors de la crise boursière de 2008-2009.
Maintenant, à l'heure même où la Bourse va relativement bien, nous voilà face à une crise obligataire en pleine croissance.
C'est la reprise économique mondiale qui va forcément mettre fin à ce marché haussier obligataire. Pourquoi?
Parce que le taux d'escompte ne peut que remonter au fil des prochains semestres.
Au Canada, il a déjà monté à 1,25%. Aux États-Unis, la Réserve fédérale continue de maintenir son taux directeur à seulement 0,25%.
Mais d'ici peu, elle devra le laisser remonter, question de limiter les pressions inflationnistes.
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Obligations gouvernementales
ÉMETTEUR ÉCHÉANCE COUPON RENDEMENT PRIX
Canada 1er septembre 2012 2% 1,3% 100,97$
Canada Housing 15 juin 2012 4,8% 1,3% 104,85$
Canada 1er juin 2012 1,5% 1,2% 100,32$
Colombie-Britannique 18 décembre 2012 4,7% 1,6% 105,83$
Nouveau-Brunswick 6 décembre 2012 5,8% 1,6% 107,84$
Ontario 2 décembre 2012 4,5% 1,6% 105,27$
Nova Scotia Power 15 novembre 2012 10,8% 1,7% 116,32$
Québec 1er octobre 2012 6% 1,5% 107,44$
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Obligations de sociétés
ÉMETTEUR ÉCHÉANCE COUPON RENDEMENT COURS
Shaw Communications 9 novembre 2039 6,7% 6,8% 99,9$
Bell Canada 23 février 2032 7,3% 6,2% 113,7$
BC Tel 8 avril 2022 9,6% 5,4% 135,3$
Nova Gas 27 mai 2025 8,9% 5,2% 136,8$
Sobeys 26 février 2018 7,1% 4,4% 116,5$
Enbridge Pipeline 17 décembre 2012 4,4% 1,8% 104,8$
Shaw Communications 16 novembre 2012 6,1% 2,1% 107,1$
GE Capital 28 septembre 2012 4,3% 2% 103,9$
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Obligations municipales
ÉMETTEUR ÉCHÉANCE COUPON RENDEMENT PRIX
Société transport Montréal 24 octobre 2012 5,2% 2% 105,4$
Blainville 21 octobre 2012 4% 2% 103,3$
Montréal 26 septembre 2012 4,1% 2% 103,4$
Lévis 26 septembre 2012 4% 2% 103,3$
Laval 11 août 2012 4,9% 1,9% 104,5$
Québec 2 juillet 2012 4,4% 1,9% 103,5$
Société transport Laval 23 avril 2012 6,1% 1,8% 105,4$
Longueuil 19 avril 2012 4,1% 1,7% 102,9$