Si l'on se fie à la majorité des stratèges boursiers des firmes de courtage, nous devrions connaître en 2011 une autre année à la hausse. De combien?

Les gourous voient dans leur boule de cristal une appréciation de l'ordre de 8 à 15%.

Je souhaite de tout coeur que leurs prévisions boursières se matérialisent.

Comme le marché obligataire risque de tirer le diable par la queue et que les placements conservateurs resteront peu généreux, seule la Bourse pourrait nous enrichir modestement le portefeuille.

Fidèle à ses «bonnes» habitudes, la Bourse devrait nous en faire voir de toutes les couleurs en cette troisième année du mandat présidentiel américain, laquelle s'avère généralement positive. Statistiquement parlant, s'entend.

Remontée spectaculaire

Gardons en mémoire que la Bourse a enregistré une spectaculaire remontée entre le creux boursier de mars 2009 et le récent haut des 52 dernières semaines.

Ainsi, en moins de deux ans, le principal indice de la Bourse de Toronto, le S&P/TSX, a explosé de quelque 80%.

À Wall Street, les multinationales américaines ont même fait mieux: pendant que le Dow Jones augmentait de 85%, le S&P 500 a gagné un peu plus de 90% et le NASDAQ s'est apprécié de 118%.

Par contre, une telle appréciation des valeurs boursières laisse clairement entendre que le temps des aubaines est vraiment fini.

Pour continuer à progresser, la Bourse devra compter sur une bonne croissance des bénéfices des sociétés. Et pour cela, il va falloir que l'économie américaine se remette à rouler plus rondement.

Si la Réserve fédérale américaine maintient encore son taux directeur à son niveau historique de 0,25%, c'est tout simplement parce que le pays a énormément de difficulté à retrouver un rythme de croissance soutenu. Les États-Unis restent grandement fragilisés par la fabuleuse crise immobilière des subprimes, les hypothèques à risques élevés.

Autre facteur boursier déterminant: si l'économie européenne, lourdement amochée par les pays aux prises avec une monstrueuse crise budgétaire, retrouve sa bonne santé, cela aidera les entreprises à se rentabiliser davantage.

Si les pays émergents, comme la Chine, continuent sur leur belle lancée, cela continuera d'exercer une pression à la hausse sur les matières premières. C'est en soi une bonne nouvelle pour la Bourse canadienne, laquelle est surpondérée en ressources naturelles.

Par ailleurs, comme la Bourse est devenue un sport extrême au chapitre de la volatilité, il faut s'attendre à connaître de bonnes raclées à la baisse au cours de certaines périodes.

Quand les marchés se négocient à leur sommet des 52 dernières semaines, tous les prétextes sont bons pour justifier des prises de profit ou pour jouer le marché à la baisse en vendant à découvert les valeurs boursières.

Cette stratégie consiste à vendre des titres qu'on ne détient pas. Résultat: si les titres baissent de valeur, on les rachète donc à un prix inférieur.

On fait ainsi de l'argent quand la Bourse baisse. Si la Bourse monte, le vendeur à découvert se trouvera perdant puisqu'il devra payer plus cher que la somme reçue pour les titres qu'il devra remettre pour fermer sa position.

Voilà pour l'humeur boursière. Quand arrive le moment de bâtir concrètement un portefeuille de titres individuels, là, c'est une autre paire de manches. J'aimerais rappeler ici que toutes les maisons de courtage présentent une sélection de leurs titres préférés dans les portefeuilles modèles offerts à leur clientèle.

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