Si vous atteignez 71 ans cette année, vous devrez, d'ici au 31 décembre, convertir votre REER pour ne pas le voir se transformer d'un coup en revenu imposable. La continuité du REER est le Fonds enregistré de revenu de retraite (FERR).

«Le FERR ne permet plus de cotiser, mais il permet de continuer avec sa stratégie de placement. On conserve son profil d'investisseur, mais il faut prévoir dans sa stratégie d'investissement qu'on fera des retraits», indique Marie Linteau, planificatrice financière à RBC.

«En vieillissant, la tolérance au risque devient moins forte et ce qui est bien avec le FERR, c'est qu'on peut adapter sa stratégie. Ce qui saute aux yeux, c'est toute la souplesse du FERR», indique pour sa part Jean-Rémy Deschênes, responsable affaires, gestion du patrimoine au Mouvement Desjardins.

La gestion des retraits

La loi oblige à retirer une somme minimum de son FERR chaque année, en fonction de son âge, à partir de l'année de ses 72 ans.

«Mais on peut retirer davantage, il n'y a pas de maximum. On peut aussi avoir des versements mensuels, trimestriels, annuels et on peut modifier la fréquence en tout temps», souligne M. Deschênes.

«Quelqu'un qui n'a pas besoin de cet argent peut attendre à la fin de l'année pour faire seulement un retrait et, de cette façon, l'argent aura profité à l'abri de l'impôt pendant toute l'année», indique Marie Linteau.

Lorsqu'on retire la somme minimum de son FERR, il n'y a pas de retenue à la source pour l'impôt provincial et fédéral, mais il y en a pour les sommes excédentaires.

«Il faut travailler avec son planificateur financier pour optimiser la facture fiscale», affirme M. Deschênes.

On doit toutefois faire attention à la tentation d'être trop gourmand.

«Il faut éviter de puiser dans son FERR pour se payer toutes sortes de gâteries. Il ne faut pas que son capital s'épuise prématurément», ajoute-t-il.

Marie Linteau remarque toutefois que la majorité des gens qui ont un FERR sont prudents. «L'âge fait aussi qu'ils ont besoin de plus de sécurité et ils sont conscients que, dans cinq ou dix ans, ils auront peut-être besoin de se payer des soins ou une résidence, alors ils sont très raisonnables.»

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Quelques trucs d'experts pour le FEER

La cotisation REER «oubliée»

«Une personne qui atteint 71 ans en 2011 devra avoir converti son REER au plus tard le 31 décembre 2011. Si la personne a eu des revenus pendant l'année, elle a le droit de cotiser à son REER, mais elle doit le faire avant la fin de l'année parce qu'elle n'aura pas le droit de le faire en 2012. Elle doit donc projeter sa cotisation et payer une pénalité de 1% pour un mois si elle avait déjà atteint sa cotisation maximale pour l'année», explique Marie Linteau.

Le conjoint plus jeune

«Les gens de 71 ans qui ont un conjoint plus jeune peuvent continuer à contribuer au REER de leur conjoint. C'est une forme de réallocation des revenus: le conjoint aura de l'argent qui profitera à l'abri de l'impôt et la personne qui cotise verra son revenu imposable diminuer en plus de profiter des déductions fiscales», explique Marie Linteau. «Lorsque les deux conjoints ont atteint 71 ans, on peut établir la valeur du retrait du FERR en fonction de l'âge de celui qui est le plus âgé ou de celui qui est le plus jeune. Et on peut changer d'idée n'importe quand, selon ses besoins», indique M. Deschênes.

Contribuer à son CELI grâce à son FERR

«Beaucoup de gens retirent seulement le minimum dans leur FERR parce qu'ils n'ont pas besoin de cet argent et ils le mettent dans leur CELI pour qu'il continue à profiter à l'abri de l'impôt», indique Mme Linteau.