«Le Régime enregistré d'épargne-invalidité (REEI) est le plus généreux de tous les régimes. Avec ses subventions pouvant atteindre jusqu'à 70 000$ et ses bons pouvant atteindre 20 000$, c'est du jamais vu! Toutes les familles qui ont un enfant avec une invalidité ont avantage à en profiter.» C'est ce qu'affirme Sophie Labonne, directrice, planification financière, à la Banque Scotia pour le district Montréal et est du Québec.

Créé il y a deux ans, le REEI est maintenant offert par plusieurs institutions financières - BMO Banque de Montréal, RBC Banque Royale, Placements CIBC, les Fonds d'investissement FMOQ, TD Waterhouse Canada, Banque Scotia, etc.

Pour l'année 2010, si le revenu familial du bénéficiaire est égal ou inférieur à 81 941$, pour la première tranche de 500$, la subvention canadienne est de 3$ pour chaque dollar déposé. Pour la prochaine tranche de 1000$, elle est de 2$ pour chaque dollar. Ainsi, 1500$ déposés dans le REEI donneront une subvention de 3500$. C'est d'ailleurs la somme maximale de subventions par année pour le REEI, jusqu'à un total de 70 000$.

«L'idée, c'est d'essayer de trouver des stratégies pour mettre de l'argent chaque année dans son REEI de façon à aller chercher le maximum de subventions possible», indique Sophie Labonne.

«C'est très généreux par rapport à d'autres régimes. De plus, le revenu familial maximal pour atteindre ce niveau de subvention est aussi assez élevé», remarque pour sa part Antoine Martel, planificateur financier à la Banque Scotia.

Pour un revenu familial supérieur à 81 941$, la subvention est de 1$ pour chaque dollar pour la première tranche de 1000$ déposée chaque année, jusqu'à un maximum de 20 000$.

Pour le Bon canadien, par contre, le revenu maximal à atteindre est beaucoup plus modeste. Il faut avoir un revenu familial égal ou inférieur à 23 855$ pour avoir droit à 1000$ par année. Jusqu'à 40 970$ de revenu familial, on a droit à une portion du Bon.

«On peut bien se demander comment une famille qui a un revenu de 23 855$ peut arriver à investir dans un REEI, mais tout dépôt, peu importe sa valeur, donne droit à ce bon», indique Richard La Ferrière, chef de région à TD Waterhouse Planification financière.

«Et nul besoin d'être lourdement handicapé pour pouvoir profiter du REEI. Il suffit d'être admissible au crédit d'impôt pour personnes handicapées. Même un handicap léger, comme quelqu'un qui est bègue, peut rendre une personne admissible au REEI», indique pour sa part M. Martel.

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Le REEI: mode d'emploi

On peut ouvrir un seul REEI par personne invalide et elle peut le faire elle-même si elle a au moins 18 ans. Un membre de sa famille peut aussi en ouvrir un. On peut déposer des sommes dans le REEI jusqu'à ce que la personne invalide atteigne 59 ans, ou jusqu'à concurrence de 20 000$, mais pour recevoir des bons et des subventions, l'âge limite est 49 ans. «Tout l'argent déposé dans le REEI génère des revenus à l'abri de l'impôt», indique Antoine Martel. On investit ensuite selon le profil de la personne et l'horizon de placement. «C'est important qu'il y ait une certaine croissance, mais on ne veut pas aller non plus dans des voies très risquées pour ne pas mettre en péril l'avenir de la personne invalide. Il faut agir en bon père de famille. Il faut aussi réviser sa stratégie d'investissement chaque année pour s'assurer qu'elle est toujours adéquate», affirme Richard La Ferrière. Les cotisations au REEI ne sont pas déductibles d'impôt, donc au moment de retirer les sommes, seuls les revenus et les subventions versées sont imposables. «Par contre, contrairement au Régime enregistré d'épargne-études, les cotisations restent la propriété ultime de la personne handicapée. La famille ne peut les reprendre», souligne Sophie Labonne. Avant de faire tout retrait, pour maintenir les subventions dans le régime, il faut qu'elles y soient demeurées au moins 10 ans. À partir de 60 ans, le bénéficiaire doit commencer à faire des retraits dans son REEI et ces sommes ne toucheront pas les différents revenus gouvernementaux à caractère social, comme la pension de la Sécurité de la vieillesse et le Supplément de revenu garanti.