Au marché noir de la cybercriminalité, les numéros de cartes bancaires volées se vendent 2 dollars, et des réseaux d'ordinateurs infectés peuvent être loués 15 dollars, selon une étude publiée par une société de sécurité informatique, Panda Security.

«C'est un secteur en plein essor, et les cybercriminels sont complices les uns des autres et s'assistent mutuellement dans leurs efforts pour voler des informations personnelles à des fins de gains financiers», selon un rapport rédigé au terme d'une enquête menée par des spécialistes infiltrés dans des réseaux criminels.

Cette enquête de PandaLabs, le laboratoire de Panda Security spécialisé dans la lutte contre les programmes malveillants, a mis au jour «un vaste réseau de revente de données bancaires et d'autres produits, actif dans des forums et plus de cinquante boutiques en ligne spécialisées».

Selon cette enquête, les criminels ne s'intéressent plus seulement aux numéros de cartes bancaires ou cartes de crédit volées, mais «à toute une gamme bien plus étendue d'informations piratées, dont des identités bancaires, des mots de passe et noms d'usager, des fausses cartes de crédit entre autres».

«Puisque l'anonymat est de la plus haute importance, beaucoup de revendeurs utilisent des forums clandestins pour rester inaperçus», selon PandaLabs. «En fait, leur bureau, c'est internet».

«Certains sont plus audacieux, et ont des comptes de façade sur (les sites communautaires) Facebook et Twitter».

Un numéro de carte de crédit, ou de simples coordonnées bancaires, peuvent s'acheter juste deux dollars, mais sans aucune information sur la ligne de crédit ou les fonds liés à ce compte.

«Le prix passe à 80 $ pour des comptes approvisionnés, et dépasse 700 $ pour accès à un compte avec plus de 82 000 $», indique cette étude.

Pour l'utilisation d'un réseau de «botnets», ou machines zombies, des ordinateurs contaminés pouvant être instrumentalisés à distance, la location peut commencer à 15 dollars.

Des cartes bancaires ou cartes de crédit clonées se vendent à partir de 180 dollars, et le blanchiment d'argent est «taxé» d'une commission de 10 à 40%, selon l'importance des sommes en jeu.

Enfin, certains offrent leurs services de livraisons pour des produits achetés illégalement: «si on veut utiliser des coordonnées bancaires volées pour acheter des marchandises en ligne, mais qu'on ne veut pas être retrouvé par l'adresse de livraison, un (autre) cybercriminel peut faire l'achat lui-même et renvoyer la marchandise, moyennant 30 à 300 $», selon PandaLabs.