Rien n'arrêtait la falsification de documents chez Norbourg. Pas même la présence d'enquêteurs de la Commission des valeurs mobilières dans leur siège social. «À portes fermées, ça continuait», a dit l'ex-employé David Simoneau hier lors de son témoignage en Cour supérieure.

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Le cousin de Vincent Lacroix a bien décrit aux jurés l'état de «panique» régnant chez Norbourg en 2002 au cours de l'enquête de la Commission des valeurs mobilières, l'ancêtre de l'Autorité des marchés financiers. «C'était un peu le bordel. Vincent Lacroix m'a informé de l'enquête, qu'on n'avait pas tous les documents, que d'autres n'étaient pas corrects. Il fallait travailler à les modifier pour les présenter à la CVMQ. On travaillait jusqu'au début de la nuit. D'autres personnes pouvaient travailler les week-ends. C'était non-stop», a dit David Simoneau aux jurés devant décider du sort de cinq présumés complices de Vincent Lacroix.

Comptabilité parallèle

Les explications de David Simoneau, un ex-employé de Norbourg, ont permis aux jurés de comprendre comment le PDG Vincent Lacroix, qui purge actuellement une peine de prison pour fraude, retirait des fonds du compte de ses clients. Norbourg disposait d'un système de comptabilité parallèle pour montrer aux autorités. «Les retraits de fonds étaient demandés par Vincent. Il ne voulait pas qu'on les rentre (dans le système). Au début, il disait que les fonds étaient envoyés chez le courtier. C'est longtemps ce que j'ai cru. Avec le temps, j'ai compris que cet argent servait à financer les achats de l'entreprise. C'est devenu clair pour moi», a dit David Simoneau.

David Simoneau, qui a obtenu l'immunité des autorités en échange de son témoignage, a tenté de démontrer aux jurés l'implication active des cinq coaccusés dans la fraude Norbourg. Serge Beaugré, cofondateur et ancien premier vice-président de Norbourg, Jean Cholette, responsable des finances, l'informaticien Félicien Souka, l'ex-fonctionnaire Jean Renaud et le comptable Rémi Deschambault sont passibles de 14 ans de prison pour fraude et fabrication de faux documents.