La Couronne a décidé lundi matin au palais de justice de Montréal de couper des accusations pour simplifier la preuve dans l'affaire Norbourg. Les accusations de recyclage et de complot sont abandonnées.

Selon Me Julie Riendeau, cela viendra simplifier de beaucoup le travail du juge et des jurés.

Les cinq coaccusés de Vincent Lacroix, soit Serge Beugré, Jean Cholette, Félicien Souka, Rémi Deschambault et Jean Renaud, seront jugés sous des accusations de fabrication de faux et de fraude.

Le nombre total d'accusations passe donc de 702 à 615.

Le ministère public a également offert à la défense de tenir le procès devant un juge seul plutôt que devant un jury, cette fois, proposition qui recevra sa réponse le 22 mars.

Rappelons que le 26 janvier dernier, le juge Richard Wagner de la Cour supérieure du Québec avait mis fin au procès des cinq hommes accusés d'avoir aidé Vincent Lacroix, ex-patron de Norbourg, à flouer 9200 petits épargnants.

L'avortement du procès s'explique par l'incapacité du jury à en arriver à un verdict unanime quant à la culpabilité des coaccusés qui faisaient l'objet d'un total de 702 accusations.

«Nous nous côtoyons maintenant depuis quatre mois, et nous savons que ça ne changera pas. Pour certains d'entre nous, les preuves sont très claires et condamnent les accusés, mais, pour les autres, il subsiste un doute», concluait le jury dans une note remise au juge Wagner.

Pour tenter d'en arriver à un verdict les membres du jury ont été confrontés pendant quatre mois à une preuve complexe de plus de 30 000 pages et ont entendu 65 témoins.

Les sept femmes et quatre hommes qui formaient le jury n'avaient pas nécessairement les compétences nécessaires en finance pour s'y retrouver facilement, alors que les avocats eux-mêmes ont admis peiner avec la complexité de la preuve.

Rappelons que Vincent Lacroix n'était pas présent au procès de ses anciens collègues puisqu'il a plaidé coupable en septembre aux accusations qui pesaient contre lui.

Il a écopé de 13 ans de prison mais pourra être libéré au sixième de sa peine, soit après 26 mois de pénitencier.

Avec La Presse Canadienne