Contrairement à ce que craignaient des provinces comme le Québec et le Nouveau-Brunswick, le budget présenté jeudi ne modifie pas le programme de péréquation, malgré la cure minceur annoncée par le gouvernement fédéral.

Le discours du Trône lu la veille par la gouverneure générale, Michaëlle Jean, restait muet sur cette question: tout au plus mentionnait-il qu'Ottawa s'engageait à ne pas toucher aux principaux transferts aux provinces, dont la santé et l'éducation. Jumelé à des revendications venant de l'Ouest canadien pour que le fédéral apporte des changements au programme, ce silence a fait bondir la vice-première ministre du Québec, Nathalie Normandeau, qui a exprimé ses inquiétudes, à Québec, quelques minutes après le discours.

Mais le gouvernement Harper l'a écrit noir sur blanc dans le budget: «Le gouvernement ne réduira pas les principaux transferts aux autres administrations publiques à l'appui des soins de santé et des services sociaux, du Programme de péréquation et du transfert de la taxe sur l'essence aux municipalités.»

Ainsi, le Québec devrait recevoir 8,5 milliards de dollars en paiements de péréquation en 2010-2011, une hausse de 200 millions par rapport à l'année qui se termine. C'est plus de la moitié des 14,3 milliards répartis dans le programme, tels qu'évalués dans le cadre de la mise à jour économique de décembre dernier. Encore une fois cette année, la province est le plus grand récipiendaire du programme.

Au chapitre des principaux paiements de transfert, le Québec aura droit à une légère augmentation des deux principaux postes: la santé et les programmes sociaux, ce qui englobe l'enseignement postsecondaire. Ils seront respectivement à 6 et 2,5 milliards $.

Des portions moins centrales du soutien fédéral aux provinces ne seront toutefois pas renouvelées: c'est le cas de la Fiducie pour la qualité de l'air et les changements climatiques, un programme de trois ans dans le cadre duquel le gouvernement Charest recevait environ 116 millions $ par année. La Fiducie pour les garanties de délai d'attente pour les patients, un autre programme de soutien fédéral de trois ans dont la part du Québec était de 42 millions $, ne sera pas non plus renouvelée.