La relève est un enjeu important dans bien des secteurs d'activité au Québec pour les années à venir et à l'occasion du Mois national du génie, qui se tient en mars, l'Ordre des ingénieurs du Québec (OIQ) sonne l'alarme.

«Nous vivions, comme d'autres professions, le défi du vieillissement de la population et dans les prochaines années, le volume de nos membres sur le marché du travail diminuera. Or, nous sommes déjà presque au plein emploi et les besoins, avec toutes les infrastructures vieillissantes, sont énormes», affirme Maud Cohen, présidente de l'OIQ.

Craignant un sérieux manque d'ingénieurs dans les prochaines années au Québec, l'OIQ a donc opté pour différentes stratégies pour renverser la vapeur.

«D'abord, il faut mieux faire connaître la profession aux jeunes. Il faut aussi trouver des façons de stimuler les garçons pour éviter qu'ils décrochent et intéresser les filles à la profession. On le fait notamment en finançant des activités comme la compétition Pontpop», explique-t-elle.

L'OIQ compte également sur les ingénieurs formés à l'étranger pour venir regarnir ses rangs.

«D'ailleurs, en six ans, le nombre de demandes d'admission de membres formés à l'extérieur a presque doublé, pour atteindre 30%. C'est entre autres dû aux ententes que nous avons signées avec certains pays», ajoute-t-elle.

Évolution de la profession

La présidente de l'OIQ souhaite également mettre de l'avant deux autres enjeux importants en ce mois du génie. D'abord, l'évolution de la profession. «Il faut se pencher sur les voies à emprunter pour que la profession puisse continuer à répondre aux besoins de la société. Je pense par exemple aux grands défis que représente le secteur de la santé et sur lesquels les ingénieurs seront appelés à travailler, notamment en développant de nouvelles technologies. Je pense aussi à l'évolution des besoins énergétiques, aux défis du développement durable, etc.»

L'un des grands projets sur lesquels bosse l'OIQ est la révision de la loi sur les ingénieurs. «Elle a besoin d'être actualisée avec les réalités d'aujourd'hui», affirme Maud Cohen.

Éthique

Devenue un sujet incontournable, l'éthique est aussi mise de l'avant.

«Ce sujet a toujours été important pour l'OIQ, mais il a pris plus de place ces derniers mois avec les événements dans le secteur de la construction», mentionne Mme Cohen, également conseillère de direction chez CGI.

Elle compte profiter du mois du génie pour tenter de regagner la confiance du public.

«Nous voulons faire réaliser aux gens que ce sont seulement quelques membres qui sont visés par les allégations de collusion alors que présentement, toute la profession en souffre. Il faut remettre les choses en perspective.»