Lorsqu'on atteint 71 ans, le gouvernement oblige tout épargnant à prendre une décision par rapport à son REER. Ou il fait un transfert dans un Fonds enregistré de revenu de retraite (FERR), ou il achète une rente.

À qui s'adresse le FERR et quels sont ses avantages?

«Le grand avantage du FERR, c'est que le capital et le revenu continuent à profiter à l'abri de l'impôt. Donc, moins on pige dedans, plus son portefeuille continue de croître», indique Gabriel Lancry, gestionnaire de portefeuille et administrateur associé, Gestion de patrimoine, chez Scotia McLeod.

«Et l'épargnant continue de choisir les types de placement qui composent son FERR», précise Diane Rioux, planificatrice financière chez RBC.

C'est très différent de la rente qui consiste à vendre son REER à une institution financière en échange d'une somme fixe qu'on recevra périodiquement pour le restant de sa vie, peu importe les fluctuations du marché. Toutefois, en transférant son REER dans un FERR, l'épargnant se voit obligé de retirer un montant minimum annuellement.

«Quelqu'un qui a 72 ans devra retirer 7,38% de la valeur de son FERR. Le pourcentage exigé progressera au fil des ans pour atteindre 20% à 94 ans», précise M. Lancry.

L'épargnant a aussi le choix entre différents types de versement. «Le revenu peut être mensuel, trimestriel, ou annuel. Le FERR a l'avantage d'être une option très souple pour le retraité», indique Mme Rioux.

Par contre, il faut savoir qu'on ne peut pas convertir un compte de retraite immobilisé (CRI) en FERR.

Mais à qui convient le FERR?

«Le FERR est intéressant pour quelqu'un qui a toujours géré son REER et qui est confortable là-dedans. C'est un peu une suite logique», affirme M. Lancry.

Pour ceux qui ont de la difficulté à choisir entre le FERR et la rente, sachez qu'il est possible de combiner les deux: transformer une partie de son REER en FERR et vendre l'autre partie pour obtenir une rente fixe.

Quelques trucs d'experts

Aux yeux de Gabriel Lancry, il est évident qu'on ne gère pas son FERR comme on a géré son REER. «Lorsqu'on est rendu à 70 ans et plus, c'est bien évident que la tolérance au risque a changé. Il faut protéger le capital qu'on a accumulé pendant toute sa vie active tout en dégageant des revenus suffisants pour qu'on puisse profiter de sa retraite», explique-t-il.

Il faut aussi planifier d'avoir toujours les liquidités suffisantes pour faire ses retraits minimums dans son FERR. «On ne devrait jamais avoir à casser de placement pour faire ses retraits. L'idéal, c'est même de se prévoir toujours un choix d'actifs dans son portefeuille qu'on peut sortir selon les avantages du moment», ajoute le gestionnaire de portefeuille.

Il faut également penser à l'impôt. «Lorsqu'on fait un retrait de son FERR, une partie est retenue à la source, mais quelqu'un qui sait qu'il devra payer davantage d'impôt parce qu'il a d'autres revenus peut demander qu'on en retienne plus, pour ne pas avoir de mauvaise surprise», conseille Mme Rioux.

D'ailleurs, puisqu'avec un FERR, les sommes retirées viennent s'ajouter aux autres revenus du retraité qui paye de l'impôt sur son revenu total, Gabriel Lancry conseille d'utiliser tous ses autres revenus avant d'utiliser ceux du FERR.

«Donc, idéalement, jusqu'à 71 ans, on utilise ses autres revenus et s'il en reste lorsqu'on transforme son REER en FERR, on retire toujours le minimum du FERR, jusqu'à ce qu'on ait épuisé ses autres revenus. On devrait toujours gérer ses actifs de façon globale, en regardant ce qu'on a dans son FERR et ce qu'on a ailleurs.»

Et si jamais, une année, on veut faire un voyage et, pour cette raison, sortir un plus gros montant de son FERR? «On peut le faire sans problème et retourner aux retraits minimums les années suivantes», ajoute-t-il.

Enfin, l'an dernier, en raison du krach boursier, le gouvernement a permis aux épargnants de remettre 25% de leur retrait minimum dans leur FERR. Cette mesure exceptionnelle n'a pas été reconduite cette année.