Pas besoin d'aller à Montréal, à Québec ou à Sherbrooke pour devenir ingénieur. Dans plusieurs régions de la province, les universités offrent des programmes d'études en génie.

UQAT: le génie électromécanique

Un bon exemple de formation qui se donne en région seulement: le génie électromécanique. «Au Québec, nous sommes les seuls, avec l'Université du Québec à Rimouski (UQAR), à offrir le programme», affirme François Godard, directeur de l'unité d'enseignement et de recherche en sciences appliquées à l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue.

C'est en 2001 que sont sortis les premiers diplômés de ce programme qui a été créé pour répondre aux besoins de l'industrie en région.

«En troisième et en quatrième année, les étudiants doivent résoudre des problèmes d'ingénierie réels soumis par l'industrie. Ils bénéficient de l'encadrement d'un professeur et d'un ingénieur qui travaille dans l'entreprise. Il doit vraiment passer à travers toutes les étapes du travail de l'ingénieur, de la recherche de solution en passant par les questions de santé et de sécurité sans oublier la gestion des coûts et du temps», explique M. Godard.

Autre particularité de l'UQAT: il est possible d'y réaliser une première partie de quelques programmes, comme c'est le cas avec le baccalauréat en génie des mines, en collaboration avec Polytechnique.

UQAR: expertise en énergie éolienne

En plus du baccalauréat en génie des systèmes électromécaniques, l'Université du Québec à Rimouski offre le génie mécanique et le génie électrique aux gens de la région. De plus, l'établissement a acquis une expertise pointue dans le domaine de l'énergie éolienne qui peut être pertinente pour les trois types d'ingénieurs formés à l'UQAR.

«Il y a plusieurs enjeux qui sont étudiés, notamment comment adapter les éoliennes pour qu'elles soient plus solides dans le froid. C'est un enjeu important pour le Québec si on veut installer des éoliennes dans des régions comme la Gaspésie et le Bas-Saint-Laurent», explique Adrian Ilinca, directeur du Laboratoire de recherche en énergie éolienne et professeur en génie mécanique à l'UQAR.

Les étudiants intéressés à l'énergie éolienne peuvent choisir quelques cours dans le domaine pendant leur baccalauréat en génie, ou encore, s'inscrire à un programme court de premier cycle en génie éolien.

«Hydro-Québec lancera prochainement des projets pour produire 4000 mégawatts d'énergie éolienne. Ce sont des investissements majeurs et les besoins de main-d'oeuvre qualifiée sont très importants», remarque le professeur Ilinca.

UQAC: les sols

L'Université du Québec à Chicoutimi est bien connue pour son programme de baccalauréat en ingénierie de l'aluminium, en raison de la forte présence de l'industrie dans la région. Mais le génie géologique est aussi une force de l'établissement.

«Ce programme existe depuis le début de l'UQAC, en 1969, mais il a été modifié. On y étudie maintenant tout ce qui touche au sol, incluant les roches et l'eau souterraine. Nos étudiants peuvent travailler autant pour des entreprises d'exploration minière que pour des firmes de génie-conseil qui travaillent sur de grands projets d'infrastructure», explique Jacques Carignan, directeur de l'unité d'enseignement en sciences de la Terre.

Le programme de génie géologique à l'UQAC a aussi la particularité d'être très orienté vers le travail de terrain. «Nous sommes à quelques heures de Rivière-du-Loup, pas si loin de la Côte-Nord et la région du Saguenay est aussi très intéressante pour son sol», précise M. Carignan.

Et cela fonctionne, parce que les entreprises s'arrachent les étudiants. «Dès les mois d'octobre ou novembre, les différentes sociétés et les ministères viennent recruter nos étudiants pour l'été d'après. Il y a plus de besoins que d'étudiants formés, sans compter que notre formation est très bien reconnue à l'étranger, donc certains diplômés choisissent de s'expatrier», précise le professeur.

UQTR: l'interdisciplinarité se démarque

Plusieurs types de génie sont enseignés à l'École d'ingénierie de l'Université de Trois-Rivières et l'une des forces de l'établissement est le dynamisme de sa recherche interdisciplinaire.

Par exemple, plusieurs ingénieurs chimiques travaillent à produire de l'hydrogène à partir de la biomasse créée par l'industrie des pâtes et papiers.

Le travail de ces ingénieurs chimiques est complémentaire à ce que font les ingénieurs mécaniques et électriques rattachés à l'Institut de recherche sur l'hydrogène.

«Cet institut est unique au Québec et ses chercheurs travaillent sur les questions de production et de stockage dans le but de mettre au point des moteurs à hydrogène», explique Georges Abdul-Nour, directeur de l'École d'ingénierie à l'UQTR.

Le département de génie industriel est également reconnu pour son travail avec des professeurs-chercheurs de gestion dans le but d'augmenter la productivité de PME québécoises et d'organismes qui donnent des services en santé.