Malgré la crise économique qui a frappé le monde, les gens n'ont pas peur de lancer de nouveaux projets à Québec. Le Centre local de développement (CLD) a d'ailleurs vu son nombre total de projets déposés augmenter de 25% par rapport à 2008.

«On peut dire que la ville demeure très dynamique. La crise n'a pas été percutante chez nous», indique d'emblée Pierre Tremblay, président du CLD de Québec.

Il explique cette situation par un certain effet d'entraînement qui s'est produit suite aux réussites de certaines entreprises.

«Le succès attire le succès. La région va bien et ainsi, elle attire des gens qui ont des idées. Il faut dire aussi qu'il y a beaucoup de ressource à Québec pour ceux qui veulent démarrer une entreprise. Et les gens travaillent ensemble, parce que notre vue sur le développement est globale.»

Les jeunes et les immigrants ont aussi la chance de se lancer en affaires à Québec. D'ailleurs, 38% des entrepreneurs qui reçoivent du soutien du CLD Québec sont âgés de 18 à 35 ans alors que 15% sont immigrants.

Et si les secteurs des sciences de la vie, de l'optique et de la photonique sont très importants à Québec, le tourisme ainsi que l'industrie du jeu vidéo se sont grandement développés ces dernières années.

Le tourisme toujours dynamique

Le développement du tourisme, propulsé par le 400e anniversaire de la fondation de Québec en 2008, est un bel exemple de gens qui travaillent ensemble dans le but d'atteindre un objectif commun. La Ville y a mis à la main à la pâte, tout comme les commerçants, les restaurateurs ainsi que les créateurs, comme Robert Lepage et les gens du Cirque du Soleil.

Si bien qu'alors qu'on craignait de voir le tourisme s'effondrer en 2009, la catastrophe a été évitée, d'après Pierre Tremblay, président du CLD de Québec et de Global Tourisme International.

«Il y a eu une baisse, c'était inévitable, mais le tourisme est demeuré bon à Québec», affirme-t-il.

Si on prend le mois d'août 2009 par exemple, l'Office du tourisme de Québec a évalué que l'indice composite de l'activité touristique a connu une baisse de près de 9% par rapport au mois d'août 2008.

D'après M. Tremblay, si Québec ne s'en tire pas trop mal, c'est notamment parce que ces dernières années, bien des nouveautés se sont ajoutées à l'offre touristique de la Capitale-Nationale. Il y a eu bien sûr le très populaire Moulin à images qui doit être présenté jusqu'en 2013, mais aussi, l'Hôtel-Musée Premières-Nations, à Wendake.

«C'est rendu une des raisons principales pour les touristes de visiter Québec. C'est vraiment venu ajouter quelque chose de majeur et d'unique à l'offre», affirme-t-il.

Et ce n'est pas terminé. L'été prochain, les grands travaux commenceront dans la région de Charlevoix par le Groupe Le Massif pour la construction de l'hôtel bioclimatique à Baie-Saint-Paul et de la salle multifonctionnelle qui pourra accueillir jusqu'à 500 personnes. Les travaux nécessaires à l'installation de la gondole qui amènera les gens au sommet du Massif ainsi que les travaux d'aménagement du territoire en vue de la construction des 250 unités d'hébergement commenceront également l'été prochain. Enfin, on se préparera à la mise en marche du train touristique qui reliera Québec à La Malbaie et de la navette ferroviaire qui reliera Baie-Saint-Paul au Massif.

«Les éléments les plus importants du projet devraient être terminés pour l'été 2011. Au total, 250 M$ seront investis dans ce grand chantier qui viendra vraiment redessiner la région», affirme Frédéric Gonzalo, vice-président marketing et communications pour le Groupe Le Massif.

La région de Charlevoix, tout comme celle de l'Île d'Orléans, de la Côte-de-Beaupré, et de Portneuf - Jacques Cartier, sont également de plus en plus mises en valeur par Québec pour leurs produits du terroir. Des parcours gourmands ont d'ailleurs été mis sur pied dans ces régions pour faire visiter aux touristes différentes fermes, fromageries, boulangeries, auberges, vignobles et autres attraits pour ceux qui aiment bien manger. Et c'est sans compter que la Ville de Québec a son lot de bonnes adresses pour le gastronome.

De plus, à Québec, les touristes ne viennent pas que l'été. Et ce n'est pas seulement en raison du Carnaval ! «Nous avons plusieurs activités et attraits pendant l'hiver, comme l'Hôtel de Glace, le traîneau à chien, la raquette, la motoneige, etc.», ajoute-t-il.

Industrie du jeu vidéo, de grosses affaires se brassent

En l'espace de quelques années seulement, la ville de Québec a su se tailler une place enviable dans l'industrie de l'art numérique et du divertissement grâce entre autres à l'implantation de quelques compagnies de jeu vidéo. Si bien que ce secteur d'activités est aujourd'hui considéré comme un axe important de croissance pour la Vieille Capitale.

Il y a quelques années, la rareté de la main-d'oeuvre qualifiée dans le domaine du jeu vidéo était un problème majeur à Québec, se souvient Dominique Brown, président-directeur général de Beenox, une compagnie de jeux vidéo qui est passée de 30 employés en 2005 à 330 aujourd'hui.

«Pour que les entreprises puissent prendre de l'expansion, la formation de la main-d'oeuvre est la clé. Nous avons donc participé au développement de cours spécialisés dans le domaine du jeu vidéo aux cégeps de Sainte-Foy et à Limoilou», indique-t-il.

L'École nationale en divertissement interactif a également ouvert ses portes récemment dans le quartier Saint-Roch.

Et pourquoi une telle croissance ? Auparavant, Beenox faisait de la conversion pour les différentes plateformes de jeu, alors que maintenant, elle fait de plus en plus de développement - Guitar Hero Smash Hits notamment- une opération beaucoup plus complexe qui demande davantage de main-d'oeuvre. L'entreprise a aussi lancé une division d'assurance qualité de jeux vidéo.

Et sans vouloir en dire davantage, M. Brown mentionne que son entreprise travaille actuellement sur son plus gros projet depuis sa création.

Beenox n'a pas été la seule compagnie à croître de façon phénoménale ces dernières années à Québec. Le géant Ubisoft s'est installé dans la Vieille Capitale en 2005 et est continuellement en train d'embaucher.

C'est le cas également de Frima qui a été créée en 2003 et qui compte maintenant 250 employés.

«Nous avons financé notre croissance en réalisant des jeux pour des grandes compagnies», indique Steve Couture, président de Frima.

L'entreprise a fait beaucoup parler d'elle à la fin 2009 avec le lancement de la communauté virtuelle pour enfants Littlest Pet Shop Online qu'elle a réalisée pour le compte d'Electronic Arts. «Le plus gros jeu vidéo jamais produit à Québec», dit-on chez Frima.

Toutefois, l'entreprise souhaite de plus en plus développer ses propres marques de jeux. «Nous avons d'ailleurs fait beaucoup d'efforts au niveau du marketing avec le lancement à l'Halloween de notre jeu Zombie Tycoon et en 2010, on se bâtira une bonne équipe de marketing parce que c'est vraiment vers là qu'on s'en va», indique M. Couture.

De plus, un peu comme l'a fait Ubisoft il y a quelques années, Frima prendra le virage du cinéma en 2010. «Nous allons créer un véritable studio d'animation 3D et d'effets spéciaux parce que le monde du jeu vidéo et celui du cinéma sont en train de converger.»

Comment expliquer cette hyperactivité ? «Je dirais que c'est parce que même quand on est une petite entreprise de 30 employés à Québec, on est écouté et on est pris au sérieux. L'appui local est très présent et c'est ce qui rend la croissance possible», affirme Dominique Brown qui est à peine âgé de trente ans.