Le mauvais film de la crise financière et des hypothèques à haut risque (subprimes) pourrait avoir une suite pas beaucoup plus joyeuse. Mais l'action se déroulerait cette fois dans le secteur des ressources naturelles, selon un analyste londonien de Citigroup.

Le risque d'un Subprime II pourrait se matérialiser si les bases de la spéculation record sur les ressources naturelles s'avèrent non fondées, avertit Johan Bergtheil, dans un rapport de recherche publié en début de semaine.

 

L'indice de ressources S&P GSCI a grimpé de 44% cette année. «Des milliers de spéculateurs très intelligents ont accumulé les plus importantes positions spéculatives jamais vues sur les matériaux de base, croyant que le dollar américain allait s'effondrer ou qu'un supercycle annulera les effets de la crise du crédit», observe l'analyste.

L'économiste Nouriel Roubini, de l'Université de New York, a aussi noté récemment que la véritable chasse aux ressources de la part des investisseurs cause un risque de bulle.

Cela pourrait tourner au scénario catastrophe où la remontée des ressources serait sapée par une remontée des taux d'intérêt, une rechute de l'économie, et un nouveau gel des investissements chinois.

«Le secteur des ressources ressemblerait alors à un Subprime II et démontrerait que les investisseurs n'apprennent pas des vagues négatives qui s'abattent sur l'investissement global», soutient Johan Bergtheil.

M. Bergtheil évoque ce scénario sans trop y croire, toutefois. «Nous garderons l'oeil ouvert pour voir à ce que ça ne devienne pas davantage qu'un scénario.»

Reste que Citigroup a récemment répété sa recommandation de jouer de prudence dans le secteur des ressources. Les stratèges européens du groupe financier ont même fait passer leur recommandation sectorielle de «Surpondérer» à «Neutre».

- Avec Bloomberg