Conseiller ou planificateur financier? À qui avez-vous affaire?

Le planificateur financier est celui qui aide les clients dans leur planification financière en traçant un plan d'action adapté à leurs besoins, et en tenant compte de leurs contraintes et de leurs objectifs.

Quant au conseiller financier, il y en a plusieurs types.

1) Le conseiller en épargne collective offre des parts ou des actions d'organismes de placement collectif, tels les fonds communs.

2) Le conseiller en contrat d'investissement offre une participation dans des contrats d'investissement, par exemple les titres de participation dans des projets de recherche ou des projets immobiliers.

3) Le conseiller en plans de bourses d'études.

4) Le conseiller en assurance de personnes offre directement au public des produits d'assurance individuelle ou de rentes individuelles d'un ou de plusieurs assureurs.

5) Le conseiller en assurance collective offre des produits d'assurance collective ou de rentes collectives d'un ou plusieurs assureurs.

Tous ces planificateurs et conseillers sont assujettis à la Loi sur la distribution de produits et de services financiers et leur organisme d'autoréglementation (OAR) est la Chambre de sécurité financière (CSF).

Il y a aussi les conseillers à la solde des firmes de courtage en valeurs mobilières. Ils peuvent être des conseillers de plein exercice, simples exécutants, ou d'exercice restreint. Ceux-là sont assujettis à la Loi sur les valeurs mobilières, et leur OAR est l'Organisme canadien de réglementation du commerce des valeurs mobilières (OCRCVM).

Mais un individu peut être inscrit auprès des autorités réglementaires à plus d'un titre. Par exemple, il peut être à la fois planificateur financier et conseiller en épargne collective. Il offrira à ses clients de préparer leur planification financière et il pourra ensuite leur vendre les fonds communs que nécessitent leurs besoins d'investissement. D'où une possible confusion des genres.

En marge de la Chambre de sécurité financière existe l'Institut québécois de la planification financière (IQPF). C'est l'organisme autorisé à décerner le diplôme de planificateur financier et à établir les règles relatives à la formation continue de ses diplômés. Mais l'organisme a actuellement un différend avec la Chambre. Elle voudrait se constituer en ordre professionnel, mais la Chambre s'y oppose.

«Pour faire comprendre la nécessité de la planification financière, on a encore beaucoup de chemin à faire, explique Jocelyne Houle-Lesarge, présidente de l'IQPF.

«La Chambre de la sécurité financière est là pour veiller à la distribution des produits financiers, la planification financière, ce n'est pas sa principale activité», dit-elle.

Pour assurer l'uniformité de la planification financière au Québec, il faut un ordre professionnel, selon elle.

Si la Chambre s'y oppose, c'est que la création d'un ordre professionnel voudrait dire l'existence de deux syndics pour surveiller le même acte, explique Luc Labelle, président de la Chambre de la sécurité financière.

«Il n'y a pas de vide comme certains le prétendent, car la CSF encadre déjà très bien les planificateurs, dit-il. Personne n'est derrière la création de cet ordre professionnel, car l'effet serait de morceler l'encadrement et de créer encore plus de confusion.»