Lorsqu'on pense à une éolienne, on pense généralement à ce gigantesque instrument à palmes qui défigure le paysage et crée tant de remous dans les régions rurales du Québec. Or, chez Vertica, une entreprise de Sorel-Tracy, on a créé une nouvelle forme d'appareil.

«Nous fabriquons de petites éoliennes à axe vertical conçues pour être installées sur les toits, et ce, même en milieu urbain. Elles ne font pas de bruit et n'ont pas de palmes. Elles ressemblent en fait à des systèmes de climatisation», explique Jean-Pierre Binda, président de Vertica.

L'entreprise a créé deux formes d'éoliennes. La première, de trois mètres de diamètre, qui produit quatre ou cinq kilowattheures par jour avec un vent moyen de 20 km/h. L'autre, de six mètres de diamètre, produit quatre fois plus d'énergie.

Avec ses produits, Vertica vise surtout le marché étranger, où le développement de nouvelles sources d'énergie vertes et renouvelables est en pleine ébullition. «Nous avons beaucoup de pourparlers en Europe, mais aussi, au Mexique, en Corée du Sud et même, aux États-Unis. J'arrive d'ailleurs d'Atlanta où une grande chaîne de magasins souhaiterait installer nos éoliennes sur leurs bâtiments», précise-t-il.

En raison du coût extrêmement bas de l'hydroélectricité au Québec, Vertica ne prévoit pas faire de grosses affaires dans la province. Par contre, dans certaines régions éloignées, les petites éoliennes à axe vertical pourraient s'avérer un choix judicieux.

«Par exemple, certaines compagnies, comme des papetières, qui sont situées à l'extérieur du réseau d'Hydro-Québec, s'intéressent à nos éoliennes pour remplacer leurs génératrices au diesel qui alimentent leurs tours de télécommunications internes. Parcs Canada s'intéresse aussi à nos produits pour ses installations dans le fleuve», explique M. Binda.

L'an prochain, Vertica installera une éolienne dans une station scientifique française située en Antarctique. Si l'expérience s'avère concluante, l'entreprise en installera 9 autres en 2011. «Nos produits sont particulièrement adaptés pour l'Antarctique parce qu'ils résistent aux forts vents et à la corrosion», affirme le président.

Créée en 2004, Vertica a déjà investi 2 millions en recherche et développement. L'entreprise compte une douzaine d'employés.