Encore marginal, l'élevage de lapins devient de plus en plus professionnel au Québec. Les éleveurs viennent d'ailleurs de gagner une grande victoire avec l'arrivée d'un abattoir dans la province.

«Jusqu'à maintenant, on devait envoyer nos lapins en Ontario, alors on ne pouvait pas être concurrentiels», explique Julien Pagé, président du Syndicat des producteurs de lapins du Québec et propriétaire d'un élevage dans la région de Sorel-Tracy. Bientôt, ce sera l'abattoir de Canards du Lac Brome, dans les Cantons-de-l'Est, qui abattra les lapins québécois. «Ils sont en rodage actuellement», affirme M. Pagé. Il reste toutefois d'autres défis à relever, notamment la question du prix de vente du lapin.

«Nous espérons que l'arrivée de l'abattoir aidera à faire diminuer les intermédiaires. Actuellement, entre le moment où le lapin emballé sort de l'abattoir et le moment où le consommateur le met dans son panier, son prix double», déplore M. Pagé.

Pour contrer ce problème, certains éleveurs se tournent vers la vente à la ferme, mais cela exige qu'ils apprennent littéralement un autre métier. Les producteurs de lapins du Québec ont également encore beaucoup à faire pour professionnaliser leurs techniques, d'après Julien Pagé, qui n'hésite pas à regarder du côté de l'Europe pour trouver les meilleures façons de faire.

«Ils sont au moins 15 ans en avance sur nous. Par exemple, chez certaines races, les femelles sont reconnues pour avoir beaucoup de lait et pour avoir toujours plusieurs lapereaux. Une autre race est reconnue pour sa croissance rapide, alors c'est très intéressant pour les mâles. En regardant la génétique, on peut arriver à des gains de productivité importants», explique-t-il.

On retrouve plus de 70 producteurs de lapins au Québec.