Les producteurs de vin font un produit qui leur ressemble.

Celui de Léon Courville est rigoureux, droit, complexe et raffiné.

«Après avoir été professeur d'économie et banquier, j'en suis à ma troisième carrière et j'aime ça! lance-t-il. J'adore être entrepreneur. Avoir su, je l'aurais été bien avant...»

Même si c'est «dur, onéreux et difficile sur le plan physique», le propriétaire du Domaine Les Brome ne regrette pas son choix.

«C'est tellement gratifiant, dit-il. Ce vignoble est identifié à moi. C'est mon idée, mes affaires, mes décisions. Je me réalise sur le plan personnel.» Le vin, rappelle-t-il, est un monde de lenteur. Entre la plantation et le produit fini, il y a pas moins de 362 étapes à réaliser. Et il faut aussi du temps pour rentabiliser les activités.

«J'ai commencé il y a dix ans et ça va prendre encore quatre ans avant d'atteindre le seuil de la rentabilité, dit M. Courville. Et ça va prendre 20 ans avant de savoir si les investissements en valent la peine.»

Amateur de vin, il rêve de confier son domaine à ses enfants en héritage, qui le donneront à leurs enfants ensuite.

«Je suis fou du vin. Je suis un passionné, dit-il. Je voulais faire quelque chose chez nous pour ma troisième carrière. Et toute ma vie, j'avais besoin de me réaliser. J'avais le goût d'être entrepreneur.»

Léon Courville a été initié au monde du vin par un de ses professeurs d'économie de l'Université Carnegie Mellon, de Pittsburgh, à la fin des années 60.

«J'arrivais du Québec avec le Québérac et le Royal de Neuville et ma première dégustation a été une verticale de Gruaud-Larose 1957-1959-1961, dit-il. Tu comprends que je suis tombé dans la soupe!»

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