Montréal est en retard sur bien des villes en matière de collecte des résidus de table.

Mais, après des années de tergiversations, les choses avancent.

«Nous n'avons jamais été si près du but», affirme Chantale Gagnon, directrice de l'environnement et du développement durable à la Ville de Montréal.

Moment pratiquement historique au Conseil d'agglomération il y a quelques semaines: alors que depuis 25 ans, les élus de l'île de Montréal se battent en ce qui a trait à la gestion des matières résiduelles, le Plan directeur de gestion des matières résiduelles pour 2010-2014 a été adopté à l'unanimité.

Les matières organiques représentent sans contredit le plus grand défi de l'île concernant la gestion des matières résiduelles.

«Déjà, le service de collecte de résidus alimentaires dessert 30 000 foyers dans l'île et nous venons de signer un contrat pour arriver à nous occuper de 20 000 portes de plus en 2010, ce qui fera que nous couvrirons 10% du territoire de l'île», précise Mme Gagnon.

Toutefois, l'objectif québécois de mise en valeur des matières organiques dans les municipalités est de 60%.

Si on ne peut ramasser davantage de résidus de table actuellement sur l'île de Montréal, c'est qu'il manque encore des infrastructures de traitement de la matière.

«Le plan précise que nous construirons quatre centres de valorisation de la matière organique. Si tout va comme prévu, les sites devraient être choisis l'an prochain, les plans et devis devraient être réalisés en 2011 et en 2012, puis la construction devrait commencer pour que l'on puisse traiter la matière le plus rapidement possible», explique Mme Gagnon.

Grâce à l'énergie qui sera produite par le traitement de la matière organique, les villes et les arrondissements souhaitent diminuer leur consommation d'énergie fossile.

Lorsque l'île de Montréal réussira à traiter la matière organique, elle devrait voir fondre son nombre de tonnes de matière résiduelle destinées à l'enfouissement. Actuellement, 47% des déchets déposés en bordure de rue par les Montréalais sont des matières organiques.

Des dossiers plus avancés

Le traitement des résidus verts, comme les feuilles, les arbres de Noël et les résidus de jardin, est toutefois beaucoup plus avancé que celui des résidus de table.

Chaque arrondissement a sa technique: certains organisent un service de collecte alors que d'autres demandent à leurs citoyens d'apporter leurs résidus verts à l'écocentre. Les résidus sont ensuite transformés en compost.

Enfin, l'objectif québécois de mise en valeur de 60% de la matière recyclable dans les municipalités est presque atteint à Montréal. En 2008, on avait atteint 53 %.

«Nous avons réalisé que bien des gens ne recyclaient pas autant qu'ils l'auraient voulu parce qu'ils manquaient de place dans leur petit bac vert ou bleu. Plus nous fournissons de gros bacs de recyclage roulants, plus les gens recyclent», explique Chantale Gagnon.

 

MATIÈRES RECYCLÉES DANS L'ÎLE DE MONTRÉAL

2004 /2005 /2006 /2007 /2008


Quantité (tonnes) 109 290/ 112 239 /117 964 /141 250/ 150 355

Taux de récupération (%) 34/ 36 /37/ 51/ 53

Kg/personne/an 60/ 62/ 64/ 75/ 79

Source : Ville de Montréal

MATIÈRES ORGANIQUES DANS L'ÎLE DE MONTRÉAL

2004 /2005/ 2006/2007 /2008


Quantité (tonnes) 28 107/ 23 652/ 27 374/ 22 478/ 31 528

Taux de récupération (%) 10/ 7/ 7 /6/ 8

Kg/personne/an 16 /13 /15 /12/ 17

Source : Ville de Montréal