Le développement durable est un concept un peu fourre-tout qui touche à différents grands dossiers chauds de la métropole: développement économique, eau, transports, matières résiduelles, aménagement du territoire, construction, technologies vertes, alouette!

La Presse Affaires est allée sonder les gens qui travaillent chaque jour sur les projets les plus prometteurs pour savoir un peu mieux à quoi ressemblera le Montréal durable de demain.

«Les différents dossiers qui touchent au développement durable sont liés, alors nous devons vraiment travailler de façon multidisciplinaire pour faire avancer les choses de façon cohérente», indique Alan DeSousa, maire de l'arrondissement de Saint-Laurent et responsable du développement durable à la Ville de Montréal.

Par exemple, lorsque vient le temps d'aménager l'espace, il est question d'encourager la plantation d'arbres, mais aussi, de mettre en valeur le territoire de façon à favoriser la mise en place de modes de transport plus verts.

Un exemple de projet intégré est le réaménagement de l'autoroute Bonaventure. Beaucoup de verdure est prévue dans le projet d'artère urbaine qui laissera également une grande place aux transports collectifs et actifs.

«Montréal sera transformée par ce projet qui donnera un accès piétonnier à la ville», affirme Marc Blanchet, directeur du transport à la Ville de Montréal.

D'ailleurs, qu'il soit question d'installation de nouvelles stations Bixi, de kilomètres additionnels de pistes cyclables, de tramway, ou encore, de prolongement du métro, les projets de transport durable ne manquent pas dans la métropole.

Protection des milieux naturels

La protection des milieux naturels est également un enjeu important à Montréal, où la situation est critique. «Entre 1992 et 2002, nous avons perdu chaque année en milieu naturel environ la superficie du Jardin botanique en raison du développement urbain», indique Daniel Hodder, chef d'équipe, direction des grands parcs et de la nature en ville, à la Ville de Montréal.

Pour changer la donne, le territoire a été étudié. Des zones au grand potentiel écologique ont été ciblées et un objectif de faire passer les aires protégées de 3% à 6% a été fixé en 2004.

«Cinq pour cent du territoire montréalais est maintenant géré de façon écologique et nous croyons être en mesure d'atteindre 6% dans les prochaines années», précise M. Hodder.

L'apport des entreprises

Parfois, des acteurs décident de prendre des initiatives surprenantes.

Un exemple: Technoparc Montréal multiple les efforts pour créer un parc régional dans son projet de Zone internationale d'innovation environnementale.

Avec la création de ce nouveau site, l'organisme souhaite attirer de nouveaux acteurs importants dans le domaine de la recherche et du développement de technologies propres.

Le développement durable est en fait impossible à réaliser sans que les entreprises mettent l'épaule à la roue. Bien sûr, les constructions LEED ont la cote actuellement, mais de plus en plus, on demande aux gens d'affaires des petits gestes pour faire une différence dans leur communauté, comme planter des arbres sur leur terrain.

C'est ce qui se fait notamment à Saint-Laurent, un arrondissement où le secteur industriel est particulièrement important.

Défis de taille

Dans les années à venir, la métropole devra relever deux défis particulièrement complexes en matière de développement durable.

D'abord, la question de l'eau. Le secteur nécessite des investissements majeurs dans ses infrastructures de traitement des eaux usées, d'égouts et de réseau d'eau. Seulement cette année, 350 millions y seront investis à Montréal.

La valorisation des résidus de table représente un autre grand défi pour l'île, qui ne possède pas les infrastructures nécessaires au traitement de toute cette matière organique.

Mais il semble que cette question soit sur le point de se régler. «Lors du dernier budget provincial, 500 millions ont été dégagés pour financer la construction des infrastructures nécessaires à la valorisation des matières organiques dans les municipalités, indique Alan DeSousa. Dès que nous connaîtrons les critères d'admissibilité, nous présenterons nos projets.»

Ainsi, le développement durable, c'est l'affaire de tout le monde. «Les gouvernements doivent faire leur travail, mais les services centraux doivent également participer aux efforts, tout comme les entreprises et les citoyens. C'est comme ça qu'on arrive à des résultats», ajoute M. DeSousa.