Cinquième ville au Québec, avec 240 000 habitants, Longueuil se développe à un bon rythme depuis des années.

Son économie est diversifiée et 10 000 entreprises fournissent de l'emploi sur son territoire, même si de nombreux résidants de la ville et des localités avoisinantes se rendent travailler à Montréal.

«Les occasions ne manquent pas, avec les nombreuses entreprises établies à Longueuil, les projets de mise en valeur de la zone centrale aéroportuaire et notre proximité avec les frontières américaines», souligne le maire Claude Gladu.

On y trouve des sociétés très connues: le Groupe Jean Coutu, les Boulangeries Weston, Agropur Division Natrel, le Groupe Canam, UAP Napa et Yves Rocher Amérique du Nord.

L'aéronautique et l'aérospatiale demeurent toutefois les principaux maillons dans la région, malgré 500 mises à pied le mois dernier chez Pratt&Whitney (5000 employés).

Ce secteur fournit de l'emploi à plus de 8000 personnes, que ce soit dans la R&D, dans la fabrication, la vente et le service.

Héroux-Devtek, qui emploie 500 personnes, vient d'obtenir un important contrat de la marine des États-Unis. Sans compter que l'Agence spatiale canadienne embauche 600 personnes. On parle ici d'emplois hautement qualifiés.

Et il ne faut pas oublier que l'aéronautique est une industrie cyclique. Même si les mises à pied récentes inquiètent, les experts prévoient plutôt une pénurie de main-d'oeuvre dans ce secteur.

La présence de l'École nationale d'aérotechnique, affiliée au collège Édouard-Montpetit, constitue donc un atout important pour Longueuil dans une économie du savoir.

Mais ce sont aussi les développements du côté de l'Aéroport de Montréal Saint-Hubert Longueuil qui attirent notre attention dans ce cahier. On y apprend que celui-ci pourrait bien offrir prochainement des vols quotidiens vers Toronto, si le gouvernement fédéral contribue financièrement à la rénovation des pistes.

On investit présentement des millions pour construire un nouveau complexe aéroportuaire.

Un aéroport mieux équipé inciterait de nouvelles entreprises à venir s'installer dans ce secteur, précise Jacques Spencer, PDG de Développement économique Longueuil. Il permettrait aussi de mieux répondre aux besoins des voyageurs de la Rive-Sud.

Le campus universitaire prend du galon

Dans la même optique, le nouveau campus de l'Université de Sherbrooke, situé à la Place Charles-Lemoyne, entend mieux servir la clientèle de la Rive-Sud et de la Montérégie.

Espérons qu'il saura répondre à une demande de longue date, alors que les inscriptions montent en flèche depuis quelques années. Avec les exigences grandissantes du marché du travail, les travailleurs ont besoin d'accéder à des services de formation continue de qualité. Le campus de Longueuil s'inscrit dans cette tendance.

Déjà il y a environ 30 ans, les élus de la région avaient demandé au ministère de l'Éducation d'avoir sur la Rive-Sud une université capable de répondre aux besoins des citoyens, a rappelé récemment à La Presse le vice-recteur du campus de Longueuil, Denis Marceau.

La région administrative de la Montérégie est géographiquement la plus grande du Québec et compte 1,4 million d'habitants. Il est légitime pour ses citoyens d'avoir accès à un enseignement universitaire complet sans devoir traverser le fleuve, avec tous les inconvénients et les impacts environnementaux qu'occasionnent ces déplacements.

Quelques voix s'élèvent pour critiquer la prolifération des campus extérieurs des universités. Certains accusent même l'Université de Sherbrooke de voler la clientèle des universités montréalaises. Mais, dans ce cas précis, on peut dire que pour les citoyens de la Rive-Sud, il était plus que temps d'avoir à proximité un campus digne de ce nom!

Soucieuse de rendre les lieux plus agréables aux milliers de personnes qui passent par là chaque jour, l'administration municipale cherche encore la formule idéale pour intégrer ce jeune campus dans ce qui pourrait devenir un véritable quartier universitaire.