Lorsqu'il a perdu son emploi, en décembre dernier, Jocelyn Gagné était loin de se douter que cela allait devenir pour lui une véritable révélation. «J'ai été surpris de réaliser toutes les compétences que j'ai. Ça m'a valorisé et beaucoup encouragé», confie-t-il.

Après 24 ans de service au même endroit, le Granbyen avait démissionné, en 2008, après s'être vu imposer un horaire à temps partagé. Heureusement, il avait bien préparé sa sortie en suivant durant trois ans des cours du soir en soudage-montage.

Son diplôme d'études professionnelles tout frais en main, Jocelyn Gagné s'était rapidement trouvé un nouveau poste chez Tenco, à Saint-Valérien. «J'étais convaincu d'avoir trouvé l'emploi qu'il me fallait», raconte-t-il. Deux mois plus tard, pourtant, le quart de soir a été aboli, le laissant sur la touche.

L'homme de 44 ans et sa femme - qui travaille à contrat - ont trois enfants. «Il a fallu revoir le budget. C'était difficile... Je suis chanceux d'avoir un bon entourage», glisse-t-il.

Ça ne l'a pas empêché d'éprouver, parfois, des moments de découragement et une certaine tension. «On se sent inutile et on se pose toutes sortes de questions. Je me demandais quel était mon but dans la vie. Et j'essayais de ne pas être inactif, car je me disais : "Qu'est-ce que les autres vont penser ?" Ça déstabilise un peu...»

Prise de conscience

C'est en mettant les pieds à la Maison de l'emploi à Granby qu'il a fait une belle prise de conscience.

En discutant avec les conseillers, en mettant son CV à jour et en amorçant ses démarches de recherche, M. Gagné a réalisé l'étendue de ses forces et de ses expériences de vie.

Plus de doute dans son esprit : «Lorsqu'on perd son emploi, il faut aller chercher des outils et de l'aide.»

«Ne pas savoir ce qu'on est, c'est difficile. Quand on apprend à se connaître, ça enlève beaucoup de pression. Je me suis rendu compte que j'étais très polyvalent. Ce n'est pas pour rien que, dans ma famille, on m'appelle l'ingénieur non diplômé!»

Gonflé à bloc, Jocelyn Gagné rêve maintenant d'un poste en maintenance qui allierait ses connaissances en électricité, en soudure, en plomberie et en construction. Il se voit déjà chef d'équipe. La Ville de Granby est dans sa mire.

Son objectif? Dénicher un emploi de choix d'ici au mois de juin!