Même si le dollar américain s'est fortement déprécié par rapport à l'euro après l'annonce de la Réserve fédérale américaine d'acheter entre autres 300 milliards de dollars de titres du Trésor, cela ne devrait pas l'empêcher de poursuivre sa tendance à la hausse par rapport à l'euro.

L'indice du dollar américain, qui compare le billet vert à un panier de devises, est à la hausse depuis l'été dernier. Mais il a subi sa rechute la plus importante dans les trois semaines qui ont suivi l'annonce de la Fed.

 

L'euro a réagi davantage que les autres devises. Selon Yanick Desnoyers, économiste en chef adjoint de la Financière Banque Nationale, cela s'expliquerait par l'écart important entre les taux des obligations à long terme aux États-Unis et en Europe, seul facteur qui soutient l'euro.

«Or, il n'y a pas vraiment de raisons fondamentales pour acheter l'euro en ce moment, soutient l'économiste dans une note mensuelle consacrée aux devises. Les problèmes bancaires sont loin d'être résolus et la simple baisse du taux directeur de la Banque centrale européenne sera loin d'être suffisante.»

Selon M. Desnoyers, la BCE n'aura pas le choix de recourir à une politique monétaire quantitative et d'imprimer de l'argent.

«L'appréciation récente de l'euro reflète un retard de la BCE sur les autres banques centrales plutôt qu'une économie qui s'en tire mieux que les autres. Nous sommes donc d'avis que le billet vert devrait continuer sur sa lancée par rapport à l'euro malgré sa dépréciation récente. Une politique monétaire quantitative en Europe fera baisser les taux longs et réduira les écarts de taux avec les États-Unis.»

Quant au dollar canadien et aux autres devises cycliques, il est trop tôt pour espérer une remontée durable par rapport au billet vert, estime M. Desnoyers.