Après des travaux d'une durée de deux ans et d'une valeur de 4,8 millions, Moisson Montréal aura enfin un bâtiment rénové, durable et écoénergétique.
L'édifice abritant Moisson Montréal depuis 1997 date des années 50. À cette époque, on se souciait peu de l'efficacité énergétique. Résultat: Moisson-Montréal devait payer une facture annuelle d'énergie de 145 000$.
C'était avant que la Coalition énergie et construction durable (CECD) ne s'en mêle. Cette coalition est formée d'intervenants divers du domaine de la construction, notamment l'Association d'isolation du Québec et le Conseil du bâtiment durable. Elle cherchait un édifice à rénover pour en faire un projet-pilote.
L'objectif principal était de démontrer qu'il est possible de remettre à niveau de vieilles bâtisses industrielles pour qu'elles respectent mieux les principes du développement durable. Et en même temps, on voulait se servir du projet pour éduquer les entreprises, pas toujours conscientes de l'énergie qu'elles consomment en quantité astronomique.
«On met beaucoup d'efforts pour construire de nouveaux bâtiments respectueux de l'environnement, mais on fait peu pour ceux qui existent, dit Linda Wilson, présidente de la CECD. Ce sont pourtant les plus énergivores, et ils produisent davantage de CO2.»
Situé dans le parc industriel de Saint-Laurent, l'édifice a déjà été l'hôte d'une cimenterie et d'une salle de démonstration de machinerie lourde. C'est un bâtiment industriel typique de Montréal, qui en compte plusieurs d'architecture et d'époque semblables. Il pourra donc servir de modèle pour d'autres projets de mise à niveau.
Plus de 150 intervenants ont retroussé leurs manches et donné de leur temps bénévolement pour refaire l'enveloppe extérieure de l'édifice, l'isolation, le design et la toiture. Des entrepreneurs ont fait don d'une partie des matériaux, et le ministère des Affaires municipales a apporté une aide financière de près de 1 million.
On en est présentement à refaire la mécanique: électricité, plomberie, ventilation et chauffage. Ces derniers travaux seront terminés en mai.
Il s'agit d'un projet de bénévolat et de solidarité sociale sans précédent au Québec, selon Mme Wilson. On prévoit même en faire une télésérie, qui serait intitulée On récolte ce que l'on sème. Toutes les étapes des travaux ont donc été filmées.
Grâce à cette mise à niveau, la CECD anticipe que Moisson Montréal économisera au-delà de 40% en coûts énergétiques et opérationnels.
«Nous allons pouvoir dégager temps, énergie et argent pour nous consacrer à notre mission et développer plus de programmes pour les gens qui vivent des difficultés», dit Johanne Théroux, directrice générale de Moisson Montréal.
Moisson Montréal est la plus grande banque alimentaire au Canada. Elle dessert 210 organismes de l'île de Montréal. Elle nourrit 112 000 personnes quotidiennement, dont 36 000 enfants. Son centre d'opérations voit passer près de 50 000 kg de nourriture par jour.
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