Depuis le 1er janvier, les entreprises peuvent désormais offrir des comptes d'épargne libre d'impôt (CELI) à leurs employés, dans le cadre d'un régime de cotisations. Une nouvelle option qui complète les autres programmes existants, mais qui s'installe timidement.

Selon la vice-présidente régionale pour les régimes de retraite à la Financière Sun Life, Louise Ouellette, un grand nombre d'employeurs vont bientôt implanter le régime.

 

«Je reçois beaucoup d'appels à ce sujet, indique-t-elle. Nous avons mis en place plusieurs régimes en janvier et il y en aura d'autres en février. L'implantation devrait s'étaler sur les deux prochaines années.»

La plupart des entreprises contactées par La Presse Affaires comptent proposer des CELI à leurs employés. Elles attendent toutefois de voir comment se comporte le nouveau système.

Le directeur des ressources humaines chez Cascades, Charles Coutu, veut analyser sérieusement cette option, même si elle reste embryonnaire. «Ça semble être un véhicule très intéressant», dit-il.

Hewitt et Associés, une firme spécialisée en ressources humaines, a réalisé un sondage sur les CELI auprès de 250 entreprises au Canada. Plus de 40% ont indiqué qu'elles «ajouteraient probablement ou certainement un CELI à leur programme d'avantages sociaux».

Des régimes moins dispendieux

Selon le conseiller en assurances collectives de chez Hewitt et Associés, Richard Côté, les frais de gestion des CELI offerts par les entreprises seront moins dispendieux que les comptes individuels. La procédure serait également plus simple.

«Mettre son argent dans un CELI peut être une décision difficile, dit-il. L'employé moyen n'est pas nécessairement à l'aise avec les comptes d'épargne, surtout le CELI qui offre tellement d'options. Le faire dans le cadre d'un programme collectif est plus simple et plus rassurant.»

Les sommes déposées dans un CELI peuvent être investies dans la plupart des placements.

Charles Coutu, de Cascades, affirme que le régime collectif de CELI pourrait être particulièrement intéressant pour les employés qui se procurent des actions de l'entreprise.

Le CELI peut aussi être avantageux pour les employés à plus faibles revenus qui ont un régime d'avantages sociaux flexible, selon M. Côté, de Hewitt.

«Au lieu de mettre leurs crédits excédentaires dans une assurance santé dont ils n'auront pas besoin, ils peuvent les déposer dans un compte d'épargne libre d'impôt», explique-t-il.

Le conseiller en assurances collectives de chez Hewitt et Associés ajoute que le CELI est idéal pour la réalité démographique du Canada.

«Rares sont les employés qui travailleront pour une seule société durant leur carrière, dit-il. Offrir une option financière qui n'est pas basée sur la retraite convient à plusieurs personnes.»

Un autre avantage social

Louise Ouellette, de la Sun Life, croit qu'implanter un régime de CELI peut aussi être avantageux pour les employeurs. «C'est une bonne manière d'attirer ou de retenir les travailleurs, pense-t-elle. Les programmes d'épargne intéressent généralement les gens qui se cherchent un emploi.»

L'arrivée du CELI va permettre aux employeurs de réviser les services qu'ils offrent aux employés, selon M. Côté. «Lorsqu'une entreprise a une structure de régimes d'épargne et de retraite, implanter le régime de CELI demande peu d'investissement», poursuit-il.

Il est toutefois trop tôt pour savoir à quel genre d'entreprise le régime d'épargne CELI convient le mieux. «C'est tellement nouveau! s'exclame Mme Ouellette. Mais il semble y avoir un engouement puisque c'est un outil très flexible.»

Toutefois, la crise économique pourrait refroidir la hâte de certains employeurs d'implanter un régime de CELI. «Ce n'est peut-être pas le bon moment pour parler d'économie, dit Mme Ouellette. Avec la crise, les employeurs ne veulent pas nécessairement se lancer dans de telles procédures.»