Les turbulences extrêmes comme celles ayant blessé sept personnes à bord d'un avion qui a dû atterrir à Terre-Neuve, dimanche, semblant être à la hausse, les compagnies aériennes devront améliorer les techniques pour les détecter, soutient un chercheur britannique.

Paul Williams, un spécialiste qui étudie les phénomènes atmosphériques, affirme que ces secousses sont à prendre «au sérieux».

Dimanche, un vol d'American Airlines a dû être détourné vers Saint-Jean de Terre-Neuve. Les passagers ont raconté que l'avion a été fortement secoué par des turbulences qui ont semé une certaine panique parmi eux.

Cet incident est survenu quelques semaines après que des turbulences eurent aussi perturbé un vol d'Air Canada assurant la liaison entre la Chine et le Canada, blessant 21 passagers. Le Bureau de la sécurité des transports du Canada enquête sur ce cas.

En 2015, 31 personnes ont été blessées lors d'incidents causés par des turbulences. Un seul incident du genre avait été répertorié en 2014.

M. Williams prédit que le nombre d'incidents reliés à des turbulences au-dessus de l'Atlantique nord augmentera à cause de la présence de dioxyde de carbone qui modifie les températures dans l'atmosphère, y compris à la hauteur où circulent les avions. Il note aussi une modification dans la direction des vents. Dans un article publié dans la revue «Nature Climate Change», son coauteur et lui avaient prédit que la force des turbulences au-dessus de l'Atlantique allait s'intensifier de 10 à 40%. Quant à l'espace aérien susceptible d'être le théâtre de turbulences, son étendue pourrait croître de 40 à 170%.

Le chercheur soutient que si les appareils sont en mesure de détecter des turbulences dans les nuages, ils peuvent difficilement y parvenir par temps clair.

«On doit trouver de meilleures méthodes pour prédire quand une zone sera frappée par des turbulences par temps clair. On peut déjà utiliser des modèles informatiques dans des secteurs où il y aura des turbulences mais on peut toujours les améliorer.»

M. Williams ajoute que ces progrès techniques pourraient permettre aux passagers de regagner plus rapidement leur place et d'attacher leur ceinture de sécurité. Il cite l'exemple d'un consortium européen qui utilise un rayon laser à l'avant des appareils pour détecter les caractéristiques des turbulences, ce qui peut permettre aux pilotes de modifier les trajectoires des appareils.