La Chine lancera lundi à 1h30, heure locale, sa première sonde spatiale destinée à se poser sur la Lune, où elle y débarquera un véhicule d'exploration téléguidé baptisé «Lapin de jade», ont annoncé samedi les médias d'État.

«La mission Chang'e-3 sera lancée le 2 décembre à 01h30 depuis la base de lancement des satellites de Xichang», dans la province du Sichuan (sud-ouest), a précisé dans un microblog la télévision publique CCTV.

L'agence de presse Chine nouvelle a confirmé plus tard ces date et heure, en citant les autorités à Xichang.

Ce lancement marquera une étape importante dans la conquête spatiale chinoise, que Pékin réalise avec un gros retard sur les États-Unis ou la Russie, mais en mettant les bouchées doubles.

Le «Lapin de jade» est un «rover» lunaire à six roues dont le nom fait référence à la mythologie chinoise.

Selon la légende, le lapin lunaire - ou «lièvre de la Lune», la langue chinoise classique ne distinguant pas le lapin du lièvre - vit sur la Lune, où il pile l'élixir d'immortalité dans son mortier. L'animal apothicaire a pour compagne Chang'e, la déesse chinoise de la Lune.

Avec cette mission Chang'e-3, la Chine doit réaliser son premier alunissage «en douceur» dans le cadre de son ambitieux programme «Chang'e», marqué par le succès de déjà deux sondes lunaires.

Les sondes Chang'e-1 (lancée en octobre 2007) et Chang'e-2 (lancée en octobre 2010), ont permis, après leur mise en orbite, d'effectuer des observations détaillées de la Lune.

D'abord pour conforter son statut de grande puissance, la Chine rêve de devenir ensuite le premier pays asiatique à envoyer un homme sur la Lune.

Le «Lapin de jade», doté de panneaux solaires pour se fournir en énergie, sera chargé d'effectuer des analyses scientifiques et d'envoyer vers la Terre des images en trois dimensions de son satellite.

Le véhicule, d'une masse de 120 kilos, sera déposé dans la Baie des Arcs-en-ciel, un territoire lunaire encore inexploré selon l'administration spatiale chinoise. Cette zone offre des conditions favorables à la fois d'ensoleillement et pour la communication avec la Terre.

L'engin tout-terrain sera opérationnel trois mois, durant lesquels il pourra se déplacer à une vitesse maximale de 200 mètres par heure.

Les lancements spatiaux chinois, supervisés par l'Armée populaire de libération, sont fortement imprégnés de nationalisme et les médias officiels devraient largement couvrir cette mission lunaire.