La chaîne Discovery s'est attiré les foudres d'une partie de son auditoire, outrée qu'une émission spéciale ait spéculé sur l'existence d'un requin préhistorique et s'interrogeant au passage quant à la poursuite effrénée des cotes d'écoute.

L'émission Megalodon: The Monster Shark Lives ouvrait ce weekend la semaine spéciale consacrée chaque été par Discovery aux requins, la Shark Week.

Avec quelque 4,8 millions de téléspectateurs, la chaîne a rejoint la plus large audience en 26 ans d'existence de ce programme spécial sur les requins, et ce, toutes émissions confondues.

Les admirateurs de la première heure de Discovery ont toutefois été choqués par la diffusion de cette émission sur un réseau télévisé qui se veut scientifique compte tenu du fait qu'il n'y a pas de preuves de l'existence de la bête.

«On entend parler de ces histoires depuis des années, et avec 95% des océans qui demeurent inexplorés, qui peut réellement dire (qu'il n'existe pas?)», s'est défendu le directeur principal de la programmation, Michael Sorensen.

La page Facebook et le compte Twitter de l'émission Shark Week ont été assaillis de critiques de téléspectateurs se disant surpris que Discovery ait présenté une telle émission, qui n'était pas sans rappeler celle sur les sirènes, diffusée sur les ondes d'Animal Planet, la petite soeur de Discovery.

Un acteur du film Star Trek: The Next Generation, Wil Wheaton, a écrit sur son blogue qu'il était un habitué de la programmation spéciale de Discovery, mais qu'il en avait été «dégoûté» cette année. Selon lui, la direction de la chaîne devrait présenter ses excuses aux téléspectateurs, qui ont, au fil du temps, forgé une confiance dans la qualité scientifique des émissions diffusées par le réseau.

«Discovery a trahi cette confiance pendant la période de l'année où elle atteint le plus grand nombre de cotes d'écoute. Cette chaîne n'est pas dirigée par des gens stupides, et ce n'était certainement pas une erreur. Quelqu'un a pris la décision délibérée de présenter une oeuvre de fiction qui s'adapterait davantage à une chaîne de science-fiction qu'à un documentaire sérieux et basé sur les faits», a-t-il écrit.

À la toute fin de l'émission, Discovery a diffusé trois avis, dans lesquels elle affirmait n'être liée en aucune façon avec les institutions et agences présentées dans l'émission, et que bien que «certains événements et personnages aient été dramatisés, certains continuent de rapporter, encore à ce jour, l'avoir vu». La chaîne n'a pas précisé à quels événements elle faisait ainsi référence.

Discovery a également déclaré à ses téléspectateurs que le mégalodon était un véritable requin, et que les légendes de requins géants continuaient à être entendues partout à travers le monde.

«Des débats ont toujours cours pour tenter de déterminer ce qu'ils sont», a souligné la chaîne.