La maladie de Lyme est désormais présente partout en Montérégie. La Direction de santé publique (DSP) de la Montérégie prévient la population de son territoire - et ceux qui viendront y faire un séjour cet été - que cette maladie y gagne du terrain.

À l'heure actuelle, 122 des 147 municipalités de la Montérégie sont considérées comme à risque élevé d'exposition aux tiques.

« On observe une augmentation très rapide du nombre de cas », a indiqué la Dre Julie Loslier, directrice de santé publique de la Montérégie, mercredi, en conférence de presse dans un parc de Longueuil.

Cette maladie infectieuse est transmise par les piqûres de tiques infectées. Les changements climatiques amènent les tiques à étendre leur territoire et à s'établir de plus en plus au nord de la Montérégie.

Ainsi, l'an dernier, le nombre de cas a pratiquement doublé comparativement à 2016, passant de 56 à 102. Des 102 personnes atteintes en Montérégie en 2017, 75 ont acquis la maladie dans la région. Parmi elles, une personne sur cinq seulement savait qu'elle avait été piquée par une tique. Au Québec, le tiers des personnes atteintes sont des Montérégiens.

FACILE À PRÉVENIR

« C'est une maladie qui peut être sérieuse si elle n'est pas traitée », a souligné la Dre Loslier. Elle peut causer des problèmes cardiaques, de l'arthrite ou des atteintes au système nerveux.

Toutefois, ce n'est pas une raison pour cesser ses activités en plein air, a nuancé la médecin.

La maladie est « facile à prévenir avec des moyens simples », a poursuivi la Dre Loslier.

La Direction de santé publique recommande aux gens de rester dans les sentiers, d'utiliser un chasse-moustiques, d'examiner leur corps après une activité extérieure et de retirer rapidement les tiques.

Le Dr François Milord, médecin-conseil à la Direction de santé publique de la Montérégie, a tenu à rappeler qu'un traitement préventif (prophylaxie post-exposition) peut être prescrit par un médecin dans les jours suivant une piqûre de tique si celle-ci n'est pas retirée dans les 24 heures.

« C'est important de reconnaître les premiers symptômes de la maladie », a fait valoir le Dr Milord. Dans de 70 à 80 % des cas, dans le mois suivant la piqûre, il y a une rougeur sur la peau. « La lésion n'est pas toujours en forme de cible », prévient le médecin. Dans la moitié des cas, la personne infectée présente des symptômes de fièvre, de fatigue, de douleurs musculaires/articulaires et parfois des lésions cutanées multiples.

RETIREZ LA TIQUE RAPIDEMENT

Les tiques se fixent sur des animaux ou sur les humains. Si la tique est restée accrochée à la peau moins de 24 heures, le risque qu'elle ait transmis la maladie est très faible. Ces tiques ne volent pas et ne sautent pas. Elles vivent dans les terrains boisés, les forêts, les herbes hautes et les jardins.

Les tiques adultes ont la grosseur d'une pointe de crayon.

Il faut retirer la tique le plus rapidement possible. Les médecins suggèrent d'utiliser une pince fine aux extrémités pointues. Il est important d'éviter d'écraser ou de perforer la tique, car cela augmente le risque de contamination.

À l'heure actuelle, il n'existe aucun vaccin contre la maladie de Lyme. 

« Il y a des recherches en cours, mais développer un vaccin est une entreprise complexe. Pour cette maladie-là, comme on ne développe pas d'immunité après une infection [une personne peut être réinfectée si elle est piquée à nouveau], ça laisse à penser qu'il y a des défis supplémentaires pour développer un vaccin. » - Le Dr François Milord, médecin-conseil à la Direction de santé publique de la Montérégie

Des Québécois se sont plaints ces dernières années d'avoir été obligés de se tourner vers les États-Unis pour obtenir un diagnostic ou un traitement contre la maladie de Lyme. « Les médecins [d'ici] la reconnaissent de plus en plus », affirme la Dre Loslier, dont la DSP a d'ailleurs élaboré une formation en ligne de deux heures sur le sujet destinée aux médecins de la province.

Le Dr Milord ajoute pour sa part que le ministère de la Santé a confié à l'Institut national d'excellence en santé et en services sociaux le mandat de formuler des recommandations concernant le diagnostic et le traitement de cette maladie. Elles sont prévues pour 2019.