Le ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, somme les hôpitaux de respecter les « dernières volontés » des patients en fin de vie et de consulter le Registre des directives médicales anticipées comme la loi les y oblige.

Il s'est dit « étonné » du reportage de La Presse, publié mercredi, qui a révélé que ce registre est peu consulté dans plusieurs régions.

Mis en place il y a deux ans en même temps que l'aide médicale à mourir, le Registre des directives médicales anticipées permet d'indiquer à l'avance si l'on veut recevoir des traitements ou non dans le cas où l'on deviendrait inapte (état comateux irréversible ou état de démence grave sans possibilité d'amélioration). Ces traitements sont la réanimation cardiorespiratoire, la ventilation assistée, la dialyse ainsi que l'alimentation et l'hydratation forcées ou artificielles. Certaines directives médicales anticipées peuvent mener à la survie ou à la mort du patient, d'où l'importance d'en vérifier le contenu.

Les hôpitaux, les CHSLD et les maisons de soins palliatifs ont l'obligation légale de consulter le registre. Mais ils le font peu à bien des endroits, selon des données du ministère de la Santé. C'est le cas, par exemple, dans les grands hôpitaux montréalais, le CHUM et le CUSM. Dans certaines régions, comme les Laurentides, l'Outaouais et l'Abitibi-Témiscamingue, le registre n'a pas été consulté une seule fois en deux ans.

« PAS D'EXPLICATION VALABLE »

« Dès aujourd'hui, une lettre va être envoyée aux directions de toutes les institutions du Québec leur rappelant leur devoir selon la loi. Ces directives-là doivent être respectées », a affirmé Gaétan Barrette lors d'une mêlée de presse avant la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres, mercredi. 

« Ma position, elle est très claire : il y a une loi, ces directives doivent être prises en compte et respectées, point. » - Le ministre Gaétan Barrette

Le registre est accessible en tout temps et est conservé par la Régie de l'assurance maladie du Québec (RAMQ). « Tout est disponible. Il n'y a rien pour moi qui justifie que ces directives-là ne soient pas respectées. [...] Il n'y a pas d'explication valable », a insisté M. Barrette.

Selon la députée et vice-cheffe du Parti québécois, Véronique Hivon, marraine de la loi sur les soins de fin de vie, c'est « très grave » et « profondément déconcertant » que des hôpitaux fassent fi des dernières volontés des patients. « Les obligations sont claires et au coeur de la loi sur les soins de fin de vie, où nous avons prévu que ces directives doivent être respectées en tout temps », a-t-elle fait valoir.