Les discussions entre la Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ) et le ministère de la Santé progressent bien sur la question des projets pilotes et d'un ratio infirmière-patients, au point où une première annonce pourrait être faite dès le début de la semaine prochaine.

Au cours d'une entrevue avec La Presse canadienne, mercredi, la présidente de la FIQ, Nancy Bédard, a confirmé que les négociations avançaient rondement et que le ministre Gaétan Barrette prenait les choses à coeur et réglait les embûches dès qu'elles se présentaient.

L'entente conclue avec Québec prévoit la mise sur pied de 16 projets pilotes sur le ratio infirmière-patients afin d'offrir de meilleurs soins aux patients et d'avoir un fardeau de tâches plus convenable pour ces professionnelles en soins.

Mais il faut déterminer où, quand et de quelle façon. «Le comité devrait terminer ses travaux en fin de semaine. Lundi, j'ai une rencontre avec le ministre et on devrait être en mesure de faire des annonces», a indiqué Mme Bédard.

Résistance des directrices

Il y a des réticences, toutefois, et Mme Bédard s'est étonnée de voir d'où elles provenaient. «Malheureusement, la résistance vient des directrices des soins infirmiers.» Elle s'en est plainte au ministre Barrette jeudi et «il m'a confirmé qu'il allait régler cette situation-là dans le courant de la journée».

Malgré son optimisme, la présidente de la FIQ reste prudente. «Je crierai victoire seulement quand on sera dans la phase d'implantation dans les établissements. Avant ça, je ne crierai pas victoire, mais je suis assez honnête pour dire que le ministre, à tous les moments où il y a des noeuds, de la résistance, il les règle au fur et à mesure. Donc, ça avance.»

Qu'ils se le tiennent pour dit

Sur un autre plan cependant, celui des négociations locales, les discussions vont beaucoup moins bien, a rapporté Mme Bédard. Il s'agit de discussions concernant la création de postes à temps complet, par exemple, et elles ont plutôt lieu avec les autorités régionales de la santé.

Mme Bédard rapporte que dans la moitié des cas, les négociations avancent, mais que dans l'autre moitié, notamment à Montréal et Québec, les directions d'établissements se traînent les pieds, malgré les directives pourtant claires du ministre Barrette.

«J'irai partout dans les régions où les employeurs se paient le luxe de ne rien faire. Actuellement, les professionnelles en soins sont dans des conditions inacceptables. On ne se taira pas; je vous le dis. Que les employeurs récalcitrants se le tiennent pour dit: nous ne plierons pas et nous voulons des résultats. On va le crier. On va aller partout dans les rues. Et on a la population avec nous», a tonné Mme Bédard.

Des militantes de la FIQ ont justement manifesté, mercredi midi, devant un établissement du Centre intégré universitaire de santé et services sociaux (CIUSSS) du Nord-de-l'Île de Montréal.