La majorité des établissements de santé du Québec n'ont pas créé les postes à temps plein d'infirmière et d'auxiliaire qui sont prévus dans la convention collective signée en 2015.

C'est ce qu'a reconnu le ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, mercredi, au lendemain de sa rencontre avec la présidente de la Fédération interprofessionnelle du Québec (FIQ), le plus grand syndicat d'infirmières.

En vertu de la convention collective, le gouvernement a promis d'augmenter de 50 % à 62 % la proposition d'infirmières qui travaillent à temps plein ; de 35 % à 50 % pour les auxiliaires. Gaétan Barrette a indiqué que des postes ont été créés, mais pas suffisamment pour respecter les proportions fixées. « La majorité (des établissements) n'y est pas. La quasi-totalité a augmenté, on partait de 50 %, mais il y a encore un bout de chemin à faire », a dit le ministre.

Le problème, « c'est la construction des fameux postes. Et ça, c'est l'enjeu qui est local, qui ne s'est pas fait localement. Et sur cet enjeu de négociation locale, il y a des travaux qui devaient être faits. Et ce que j'ai constaté, (c'est) que les travaux n'étaient pas allés aussi vite et aussi loin » que prévu. Selon lui, il ne s'agit pas d'un enjeu budgétaire.

Gaétan Barrette demandera au réseau d'accélérer les travaux pour créer les postes promis. Il appuiera également sur l'accélérateur en vue de réviser les ratios de patients par infirmière. Dans la convention collective, le gouvernement s'est engagé à mettre sur pied un projet-pilote sur la révision des ratios. Or il n'a toujours pas été lancé.

« Réévaluer et mettre à jour les ratios, ça prend un certain temps », a prévenu le ministre. Il « souhaite » que les nouveaux ratios soient en vigueur avant les élections de l'automne. « Des nouveaux ratios, ça va nécessiter des embauches. Je dis oui aux embauches. Je ne peux pas être plus clair que ça », a-t-il indiqué.

De son côté, l'opposition a mis en doute la volonté du gouvernement de bouger rapidement dans ce dossier. « Hier, il s'est engagé à agir d'ici deux semaines. Qu'est-ce qui garantit que le gouvernement va enfin prendre cette crise au sérieux et qu'il n'est pas encore en train de gagner du temps ? » a affirmé la porte-parole du Parti québécois en matière de santé, Diane Lamarre. Gaétan Barrette a convenu que ses démarches « ne donnent pas une réponse immédiate », mais elles « génèrent l'espoir recherché par ces professionnels ».