Après les infirmières et les infirmières auxiliaires, c'est au tour des préposés aux bénéficiaires de crier à l'épuisement, devant une situation qui s'est aggravée récemment.

Plusieurs sont à leur tour aux prises avec le phénomène du «temps supplémentaire obligatoire», a indiqué au cours d'une entrevue, vendredi, Frédéric Brisson, président du Conseil provincial des affaires sociales du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), affilié à la FTQ.

«Le temps supplémentaire obligatoire, pour nous ça n'avait jamais été un enjeu. Présentement, on en subit énormément», rapporte M. Brisson.

Tout comme les infirmières qui ont un code de déontologie qui est invoqué pour leur demander de ne pas laisser les patients seuls et sans soins, après leur quart de travail, et leur imposer ainsi des heures supplémentaires, des employeurs ont depuis quelque temps commencé à «dire qu'on ne peut pas laisser les patients en danger, donc on nous oblige à faire du temps supplémentaire également, nous les préposés aux bénéficiaires», précise-t-il.

Ratios

Sans avoir de véritable ratio officiel préposé-patients dans la convention collective, M. Brisson affirme qu'avant, en général, on parvenait à respecter l'objectif de 1 préposé pour 8 patients dans les hôpitaux et les CHSLD (Centres d'hébergement et de soins de longue durée). Or, il dit maintenant constater des ratios de 1 préposé pour 12 patients, voire 14 ou 16, dans certains cas.

«La plupart du temps, c'est respecté. Mais dans la dernière année, depuis la réforme Barrette, les deux dernières années, c'est difficile. Et ce qui est difficile également, c'est de garder les préposés en poste», relate M. Brisson.

Il affirme que dans l'établissement où lui-même travaille, il y a eu 12 démissions en 55 jours.

«J'ai eu une préposée ici qui a fait trois fois 16 heures, la semaine passée», souligne le représentant syndical, qui rappelle que les préposés sont souvent des femmes qui peuvent avoir de jeunes enfants.

Les préposés aux bénéficiaires n'en sont pas rendus à faire des «sit-in», comme les infirmières de quelques établissements de santé l'ont fait en janvier. «On n'est pas rendu là, mais j'ai une assemblée générale la semaine prochaine et je m'attends à avoir beaucoup, beaucoup de questions là-dessus», affirme M. Brisson.