Le message publié hier sur Facebook d'une jeune infirmière de l'Estrie, qui interpelle directement le ministre de la Santé Gaétan Barrette en ironisant sur le « succès » de sa réforme, est devenu viral.

Émilie Ricard a publié, hier matin vers 8h, une photo d'elle en larmes prise alors qu'elle vient de terminer son quart de travail de nuit « vidée », « exténuée ».

Lors de son dernier quart de travail, elle a dû couvrir « 70-76 patients (avec une infirmière auxiliaire et deux préposés aux bénéficiaires) », décrit la jeune infirmière dans un long message publié hier sur sa page Facebook.

Cette infirmière décrit une situation de surcharge de travail qui l'empêche de donner les soins nécessaires à tous ses patients. « Je suis brisée par mon métier, j'ai honte de la pauvreté des soins que je prodigue dans la mesure du possible. Mon système de santé est malade et mourrant (sic) », écrit-elle.

La Presse a tenté de joindre Mme Ricard, sans succès ce mardi. À la Fédération interprofessionnelle de la Santé du Québec-FIQ, un responsable des relations de presse nous a confirmé que la jeune femme travaillait comme infirmière dans la région de l'Estrie et qu'elle était « surprise » par l'ampleur de la réaction suscitée par son message.

Depuis la publication de son message, il y a 24 heures, son cri du coeur a été partagé plus de 35 000 fois. Des dizaines de personnes -dont plusieurs qui pratiquent le même métier - lui ont transmis leur appui. « Tellement vrai ! Je suis dans le même bateau que toi ! Chaque fois je me dis que si j'avais a recommencer (sic) je NE serais pas infirmière. Tout simplement parce qu'on a des conditions exécrables », a commenté une infirmière de Sherbrooke, Audrée-Ann Bosoleil, sur la page Facebook de Mme Ricard.

Au cabinet du ministre de la Santé, Gaétan Barrette, on nous confirme avoir pris connaissance du message. « Contrairement à ce que nous avons déjà connu, nous sommes en mode embauche dans le réseau de la santé, y compris pour des infirmières. La consigne donnée dans le réseau est claire : le plus possible, il faut attribuer des postes à temps complet lors des embauches », a indiqué à La Presse l'attachée de presse du ministre de la Santé, Catherine W. Audet.

« Je pense pas être la seule qui est démolie par la réalité des soins infirmiers, on a meme (sic) pu le temps de soigné (sic). Les employés tombent comme des mouches. Le mal est physique et mental. Mais hey, la réforme est un succès », conclut la jeune infirmière dans son message sur sa page Facebook.