Même si la communauté scientifique s'entend pour dire que l'épidémie de sida a de fortes chances d'être stoppée d'ici 2030, le virus continue de faire des ravages à travers le monde.

Au Canada, on estime qu'entre 60 000 et 70 000 personnes vivent actuellement avec l'infection. Et 2000 nouveaux cas apparaissent chaque année, estime l'Institut des maladies infectieuses et immunitaires des IRSC (Instituts de recherche en santé du Canada).

Dans la moitié des cas, explique le Dr Marc Ouellette, directeur de l'Institut, la maladie est contractée par des hommes à la suite de relations sexuelles avec une personne du même sexe.

Mais avec la crise des opioïdes, les utilisateurs de drogues injectables sont de plus en plus à risque dans l'ouest du pays, ainsi que dans certaines communautés qui lancent aujourd'hui la Semaine nationale de sensibilisation au sida chez les autochtones.

« Il n'est plus juste question de l'héroïne, précise le Dr Ouellette. Il y a des pics du VIH dans certaines régions. Je pense notamment à la région de London, en Ontario, où il y a eu une forte augmentation à cause d'une forme de drogue injectable. On a une épidémie en Saskatchewan, aussi au Manitoba. Ce sont les seringues souillées qui sont à l'origine de ces infections. Et on note une propagation à la fois du VIH et de l'hépatite C. »

La Dre Marina Klein, médecin au Centre universitaire de santé McGill et spécialiste du VIH et de sa combinaison avec l'hépatite C, suit avec des collègues canadiens 1700 personnes recrutées parmi 18 hôpitaux ou centres communautaires à travers le Canada. De ce nombre, environ 20 % des gens infectés sont autochtones.

« Jusqu'à maintenant, on a été en mesure de constater que 30 % des cas sont aussi atteints de l'hépatite C. Chez les autochtones, on ne parle plus juste d'une crise des opiacés, on parle aussi d'une crise des drogues injectables. Il faut augmenter le niveau de traitement en collaboration avec les chefs des communautés. Il faut dépasser les stigmates des drogues. »