Les résidants des Centres d'hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) pourront continuer à fumer la cigarette dans les fumoirs des établissements.

Le ministère de la Santé et des Services sociaux n'a pas l'intention d'interdire aux résidants de fumer dans les CHSLD, a indiqué le sous-ministre Michel Fontaine dans un courriel envoyé à tous les directeurs généraux du réseau de la santé mardi dernier que La Presse a obtenu.

Rappelons qu'une controverse a éclaté il y a un peu plus d'une semaine dans la région de Québec, après que Le Soleil eut révélé que le CIUSSS de la Capitale-Nationale prévoyait adopter un nouveau règlement pour fermer les fumoirs dans les établissements d'ici 2020 en plus d'interdire à ses résidants de fumer à l'extérieur en 2022.

À la suite de cette nouvelle qui a suscité beaucoup de grogne chez les fumeurs résidant en CHSLD, le Ministère a senti le besoin de clarifier ses intentions. Les orientations ministérielles pour l'élaboration de la Politique de lutte contre le tabagisme « ne doivent pas être interprétées comme un empêchement de fumer pour un résidant en CHSLD, considérant que le CHSLD est pour lui son domicile », a tenu à préciser le sous-ministre Fontaine aux dirigeants du réseau de la santé.

Cette activité doit se faire en toute sécurité pour éviter les incendies et en tout respect des autres résidants et du personnel qui ne veulent pas inhaler de fumée, a toutefois précisé le sous-ministre dans ses directives aux CHSLD.

« C'est pour cette raison que les orientations ministérielles mentionnent qu'un fumoir répondant aux normes de ventilation, bien qu'il ne soit pas une solution parfaite, constitue une solution temporaire pour accommoder les personnes hébergées en CHSLD jusqu'à la décroissance complète du taux de tabagisme dans ces milieux de vie », poursuit le haut fonctionnaire.

LUTTE CONTRE LE TABAGISME

Le Ministère oblige les établissements, en vertu de la loi visant à renforcer la lutte contre le tabagisme, à se doter au plus tard le 26 novembre 2017 d'une politique de lutte contre le tabagisme visant la création d'environnements sans fumée.

Dans ses orientations publiées sur son site internet en 2016, le Ministère indique que « la politique pourrait planifier une abolition progressive ou complète de tous les fumoirs ». « Le fumoir peut s'avérer une solution temporaire pour accommoder certaines personnes hébergées à long terme, notamment dans un CHSLD », peut-on lire dans cette politique.

Or, le gouvernement n'a nullement l'intention de fermer les fumoirs tant qu'il y aura des résidants qui fument, a expliqué le sous-ministre dans son courriel aux dirigeants du réseau de la santé. « Le mot temporaire est relié au fait qu'il pourrait être envisageable, à long terme, de fermer complètement le fumoir du fait que le taux de tabagisme ne cesse de décroître », a précisé M. Fontaine du ministère de la Santé.