Une vaste majorité de proches aidants de personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer se disent en faveur d'étendre l'aide médicale à mourir aux personnes inaptes. Mais à l'heure actuelle, même avec des directives anticipées écrites, cela ne serait pas permis.

La Fédération québécoise des sociétés d'Alzheimer a dévoilé, jeudi au cours d'une conférence de presse à Montréal, les résultats d'une consultation menée auprès de 306 proches aidants, majoritairement des femmes.

Il en ressort que 91% ont dit appuyer l'idée d'étendre l'aide médicale à mourir aux personnes inaptes qui seraient rendues au stade terminal, avec signes de détresse et si elles avaient énoncé des directives par écrit auparavant.

Toutefois, cette option ne serait pas légale à l'heure actuelle, a souligné l'avocat Jean-Pierre Ménard, qui assistait à la présentation.

En vertu des règles établies ici, la personne doit être apte à consentir à l'aide médicale à mourir jusqu'à la dernière minute. Elle doit donc pouvoir changer d'idée, même si elle a consigné ses volontés par écrit à l'avance - ce qui ne serait pas le cas avec une personne atteinte d'Alzheimer au stade avancé, a-t-il fait remarquer.

«C'est un danger énorme pour la société d'ouvrir la porte à permettre l'aide médicale à mourir à des gens qui ne sont pas en état de le demander, de se défendre aussi», a résumé l'avocat spécialisé en droit médical.

La situation est en fait si délicate que même la Fédération québécoise des sociétés d'Alzheimer a choisi de ne pas prendre position à la suite de ce sondage.