De toutes les formations politiques, c'est le Parti québécois qui, jusqu'ici, présente les propositions les plus intéressantes en matière de santé, soutient la présidente sortante de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), Régine Laurent.

Elle s'est rendue à la réunion du caucus des députés du PQ jeudi, à Saint-Eustache. Elle fut également de passage à la réunion des élus de la Coalition avenir Québec (CAQ) plus tôt cette semaine, à Shawinigan.

Mercredi, le chef péquiste Jean-François Lisée et sa porte-parole en matière de santé, Diane Lamarre, ont présenté une série d'engagements visant entre autres à donner davantage d'autonomie aux professionnels autres que les médecins, comme les infirmières. Ils ont également promis de geler la rémunération des médecins et de mettre fin à leur incorporation afin de réinvestir des sommes dans le réseau.

« Ce que j'ai vu, c'est vraiment intéressant, a affirmé Mme Laurent lors d'une mêlée de presse. Ce sont des choses qu'on prône depuis plusieurs années, par exemple l'élargissement professionnel en soins, plus d'autonomie, une meilleure prise en charge des patients. »

Elle a également salué l'appui du PQ aux cliniques sans médecin destinées aux urgences mineures, sur le modèle de la coopérative SABSA, un projet financé par la FIQ. L'offre du PQ en matière de santé, « ça va dans le sens de nos orientations et de nos valeurs », a ajouté Mme Laurent. Toutes ces mesures seraient selon elle bénéfiques pour les patients.

Est-ce que de tous les partis, l'offre la plus intéressante en santé est celle du PQ ? « Jusqu'ici, oui », a-t-elle répondu. Comparativement à la CAQ, « c'est plus détaillé ». À la réunion du caucus caquiste, « on ne m'a pas fait part de propositions comme telles. C'était plus une discussion avec des questions ». Le parti de François Legault entend mener une consultation avant de mettre sur la table des propositions.

La FIQ n'entend appuyer aucun parti politique lors des élections, dans un an. « Nous avons une orientation claire. C'est non partisan », a-t-elle dit.

Mme Laurent quittera bientôt la présidente du syndicat qui représente principalement des infirmières. Elle n'a « pas l'intention » de se lancer en politique. Si un parti lui faisait une offre, elle dirait « tout à fait » non. « Depuis que je suis élue qu'il y a eu des approches, mais non merci », a-t-elle dit.

De son côté, le ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, a accusé le PQ de vouloir «  partir en guerre contre les médecins » et « créer du désordre dans le réseau ».

Régine Laurent ne voit pas les choses de cette façon. « Quand on met des choses sur la table, des fois ça peut déranger. Je pense que la population peut comprendre qu'on puisse un moment donné mettre une espèce de cadre à la rémunération des médecins. Par la même occasion, ce que je comprends aussi, c'est de l'argent qui va servir aux patients pour une meilleure prise en charge des patients. Je ne vois pas ça comme une guerre. C'est sûr que c'est dérangeant par exemple. » Elle considère par ailleurs que ce ne serait pas la première fois que les médecins offriraient une « résistance » devant des changements dans l'organisation des soins.