Au cours des dernières semaines, tous les centres intégrés de santé et de services sociaux (CISSS) de la grande région montréalaise ont fait l'inventaire des bâtiments de leur territoire respectif qui auraient une capacité suffisante pour, éventuellement, accueillir les demandeurs d'asile.

Les CISSS de la grande région de Montréal ont donc transmis à la Sécurité civile une liste des bâtiments vacants de leur secteur qui auraient la capacité d'héberger plus de 100 personnes. Le CIUSSS Centre-Ouest-de-l'île-de-Montréal, qui a la liste en main, a refusé de nous dire combien d'immeubles s'y trouvaient. «C'est confidentiel», se borne à dire la porte-parole du CIUSSS, Emmanuelle Paciullo.

Idéalement, souligne Francine Dupuis, responsable du Programme régional d'accueil et d'intégration des demandeurs d'asile (PRAIDA), ces bâtiments devraient pouvoir accueillir entre 300 et 500 personnes. «C'est la taille la moins difficile à gérer», souligne-t-elle. Mais le fait de dresser cet inventaire ne signifie pas que ces bâtiments seront nécessairement utilisés. 

«Pour le moment, mon espoir, c'est qu'on n'ait pas à ouvrir d'autres centres.»

Le PRAIDA a, dans un premier temps, monopolisé le Stade olympique pour accueillir les migrants qui affluent à la frontière. Quelque 700 personnes y sont toujours hébergées. Cependant, le contrat avec la Régie des installations olympiques vient à échéance à la mi-septembre. «Vont-ils accepter de le prolonger? On ne sait pas. On regarde différents scénarios», indique Mme Dupuis.

Déjà, deux anciennes résidences pour personnes âgées de la région montréalaise, l'une à Boucherville et l'autre à Laval, ont ouvert leurs portes pour héberger temporairement des migrants. Un troisième centre d'hébergement a été ouvert la semaine dernière à Cornwall, en Ontario. Au total, 3107 personnes sont hébergées en divers lieux.

«L'ouverture de Cornwall nous a donné une grosse bouffée d'oxygène. On entend aussi dire qu'on pourrait ouvrir un autre centre à Toronto. Ainsi, on partagerait la lourdeur de la tâche. En plus, on aimerait que les gens puissent sortir plus rapidement de ces centres d'hébergement temporaire parce qu'avec l'augmentation du nombre d'agents fédéraux, leur dossier pourra être traité plus rapidement.»

Le Centre Robert-Piché

Les demandeurs d'asile sont hébergés dans l'un des centres gérés par le PRAIDA jusqu'à ce qu'ils reçoivent un premier chèque d'aide sociale. «Ce n'est pas facile pour eux de se trouver un appartement. Ils ne peuvent pas donner de références comme les autres locataires, expliquait Mme Dupuis à La Presse, la semaine dernière. À l'heure actuelle, il y a plus de demandeurs d'asile qui entrent dans nos centres que de demandeurs qui en sortent. C'est notre principal défi.»

L'un des bâtiments qui figurent à l'inventaire est le Centre Robert-Piché, qui se trouve sur la liste des deux bâtiments vacants du CISSS des Laurentides. Le bâtiment, anciennement connu sous le nom de Centre Mélaric, a abrité des toxicomanes en cure pendant des années. Le centre a cependant fermé ses portes en juillet.

«Effectivement, on a soumis cet établissement comme lieu possible d'hébergement, comme tous les CISSS l'ont fait sur leur territoire. Mais il est peu probable qu'il soit requis parce que l'état du bâtiment nécessiterait des investissements et ce serait surprenant que ça soit fait puisqu'on parle d'hébergement temporaire. Il y aura certainement d'autres bâtiments choisis avant celui-là», explique Myriam Sabourin, porte-parole du CISSS des Laurentides.

Le CISSS a visité l'établissement la semaine dernière afin de constater l'état des lieux. Aucun bail n'a été signé avec les propriétaires, la Fondation Robert Piché.