Le gouvernement Couillard met sur la glace le lancement d'une série d'appels d'offres pour l'approvisionnement en médicaments génériques, le temps de mener des négociations de dernière minute avec l'industrie pharmaceutique.

Le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, et les porte-parole de l'industrie ont été avares de commentaires, hier. Tout au plus a-t-on précisé que les négociations ont débuté juste avant le lancement des premiers marchés publics, qui devait avoir lieu samedi dernier.

Au cabinet du ministre, on a préféré ne pas commenter les pourparlers. On a seulement précisé que les négociations avaient repris à la demande de l'industrie.

« Ces pourparlers font suite à des contacts qui provenaient de l'industrie pharmaceutique québécoise. Ce sont eux qui les ont initiés », fait savoir Julie White, porte-parole du ministre Barette.

Le ministre a négocié pendant près d'un an avec l'Alliance canadienne du médicament générique (ACMG) afin que ses membres réduisent le prix des molécules distribuées dans les pharmacies. Ces négociations ont achoppé le mois dernier.

M. Barrette a confirmé la semaine dernière son intention de lancer des marchés publics pour l'approvisionnement du régime public d'assurance médicaments, tel que lui permet le projet de loi 81, adopté l'an dernier. Son ministère a même écrit au Bureau de la concurrence pour lui demander de surveiller le processus dans les derniers jours.

« QUELQUES JOURS » DE RETARD

L'ACMG n'est pas impliquée dans les négociations de dernière minute. Dans un communiqué diffusé samedi, le cabinet du ministre a précisé que ses échanges se déroulaient désormais avec « des membres importants de l'industrie pharmaceutique québécoise ».

Dans cette communication, Québec a clairement laissé entendre que cette dernière ronde de négociation ne s'éternisera pas, puisque le processus d'appels d'offres n'est retardé que « de quelques jours ».

L'ACMG a déploré la décision du ministre de lancer des appels d'offres, la semaine dernière. Elle n'a pas voulu commenter les derniers développements hier. Même mutisme du côté du Groupe Jean Coutu, dont la filiale Pro Doc est un important producteur de médicaments génériques.

ÉCONOMIES SUBSTANTIELLES

L'achat de médicaments génériques coûte chaque année 800 millions au régime public d'assurance médicaments, et le ministre Barrette souhaite faire réduire cette facture de manière substantielle.

En lançant des appels d'offres pour assurer son approvisionnement, Québec s'attend à ce que le prix des médicaments génériques baisse de 25 à 40 % selon le produit. On espère ainsi générer des économies de 300 millions par an.