Alors que Montréal célébrait mercredi son 375e anniversaire, une trentaine de personnes se sont réunies à l'Hôtel-Dieu du Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM) pour obtenir réponse à une question : quel avenir attend cet hôpital, le premier fondé à Montréal par Jeanne Mance ?

Le déménagement prochain du CHUM sur un seul site, au centre-ville, soulève bien des questions quant à l'avenir de l'Hôtel-Dieu. Alors qu'il a déjà été déterminé que l'hôpital Saint-Luc serait détruit puis reconstruit pour être intégré au nouveau CHUM et que l'hôpital Notre-Dame serait transformé en hôpital communautaire, le sort à long terme de l'Hôtel-Dieu reste nébuleux.

Sursis de quatre ans

La porte-parole du CHUM, Joëlle Lachapelle, explique que des bureaux administratifs et des consultations externes, notamment de cardiologie et d'endocrinologie, seront temporairement hébergés à l'Hôtel-Dieu jusqu'en 2021, date à laquelle la construction du nouveau CHUM au centre-ville sera achevée. Un centre ambulatoire verra également le jour à l'Hôtel-Dieu, mais ne demeurera lui aussi en activité que jusqu'en 2021. Après cette date, toutes les activités du CHUM seront centralisées au centre-ville.

Qu'adviendra-t-il ensuite de l'Hôtel-Dieu ? Au ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), on dit être « en réflexion quant à l'utilisation des locaux de l'Hôtel-Dieu de Montréal » qui deviendront vacants après 2021.

Propriétaire du pavillon Masson de l'Hôtel-Dieu, la Fondation du CHUM indique pour sa part être « en processus d'analyse des principales hypothèses concernant le bâtiment dans son contexte global ».

Peu de réponses

Les participants présents au rassemblement de mercredi ont déploré que très peu de réponses soient données à la population quant à l'avenir à long terme de l'Hôtel-Dieu.

Porte-parole de la Coalition Sauvons l'Hôtel-Dieu de Montréal, Dominique Daigneault réclame des politiciens un engagement ferme touchant l'avenir de ce bâtiment patrimonial. Pour la Coalition, la vocation hospitalière de l'Hôtel-Dieu doit être préservée. « Nous le voyons depuis quelques semaines, les temps d'attente aux urgences continuent d'être trop élevés. Qu'en sera-t-il si on ferme l'urgence de l'Hôtel-Dieu ? Le ministre Barrette peut bien lancer tous les ultimatums qu'il voudra, il ne parviendra pas à améliorer les temps d'attente à Montréal s'il ferme l'Hôtel-Dieu. Il faut conserver la vocation santé de cet établissement », affirme Mme Daigneault.

Porte-parole de la Communauté Saint-Urbain, Claudette Demers-Godley a souligné que l'Hôtel-Dieu couvrait une superficie équivalente à la Place Ville Marie. Si une portion de l'établissement doit effectivement conserver sa vocation hospitalière, Mme Demers-Godley plaide pour qu'une bonne partie des locaux de l'Hôtel-Dieu soit destinée à des projets communautaires ou d'hébergement, dont un centre d'hébergement et de soins de longue durée (CHSLD).