Deux ministres provinciaux des Finances se montrent optimistes face à la conclusion imminente d'un accord avec Ottawa en matière de transferts en santé.

Le gouvernement de Justin Trudeau doit rencontrer lundi les premiers ministres des provinces et territoires à propos d'une nouvelle formule de financement.

Le ministre québécois Carlos Leitao estime que malgré les dissensions qui persistent, ils parviendront à une entente durant la rencontre. Il soutient que les discussions se poursuivent depuis assez longtemps et qu'il serait extrêmement déçu qu'elles ne se concluent pas la semaine prochaine.

Son homologue de la Saskatchewan, Kevin Doherty, voit d'un bon oeil le fait que les libéraux aient convoqué les ministres de la Santé à Ottawa. Cette invitation représente à ses yeux une certaine ouverture à mettre de l'eau dans leur vin.

Les provinces et territoires craignent de perdre au change si le gouvernement fédéral ne maintient pas le taux de croissance des transferts, qui augmente automatiquement de 6 % chaque année.

Cette hausse annuelle s'abaisserait à 3 % - ou à la moyenne mobile de la croissance du PIB nominal sur trois ans, si celle-ci est plus élevée.

Ottawa reproche aux provinces d'allouer ses enveloppes à des secteurs auxquels elles n'étaient pas destinées et souhaite que la nouvelle entente prévoie une certaine imputabilité - même si le domaine de la santé ne relève pas d'une compétence fédérale.

Les libéraux de Justin Trudeau se sont engagés à injecter 3 milliards $ supplémentaires sur quatre ans dans les soins de santé à domicile. Carlos Leitao insiste néanmoins sur le fait que tout transfert fédéral doit être inclus dans l'enveloppe globale.

«Nous ne voulons pas d'un genre d'entente connexe sur des fonds spéciaux pour trois ou cinq ans qui nous ramènera ensuite à la case départ», a-t-il exposé, en entrevue avec La Presse canadienne.

Les provinces martèlent qu'elles ont besoin de chaque dollar qu'Ottawa peut leur verser.

«J'inviterais la ministre fédérale de la Santé à venir jeter un coup d'oeil à nos livres n'importe quand», a lancé le ministre Doherty, précisant que les fonds d'Ottawa financent 20 % du réseau saskatchewanais de la santé.

Le Québec réclame que ce financement progresse au cours des cinq ou dix prochaines années jusqu'à couvrir le quart des dépenses en santé.

Les ministres Leitao et Doherty appuient tous deux une suggestion de la première ministre de l'Ontario, Kathleen Wynne, d'établir la hausse annuelle des transferts à 5,2 % pour la prochaine décennie. Les provinces et territoires s'engageraient en retour à investir cet argent dans des secteurs prioritaires comme la santé mentale.