Les investissements fédéraux dans les établissements de santé autochtones ne sont qu'«une goutte d'eau dans l'océan» par rapport aux besoins de ces communautés, a reconnu mercredi la ministre fédérale de la Santé, Jane Philpott.

Si le dernier budget prévoit une enveloppe de 270 millions $ sur cinq ans pour ces infrastructures, la ministre admet que les programmes et les installations destinés aux Premières Nations sont loin d'être à la hauteur de ce qu'ils devraient être.

Au rythme adopté par les gouvernements précédents, les projets d'expansion pour ces infrastructures auraient pris des «siècles», a-t-elle ajouté.

La ministre Philpott soutient que l'argent n'est qu'un facteur parmi d'autres. Elle note que colonialisme, le racisme et la transmission des traumatismes de génération en génération posent tous des défis pour la santé des membres des Premières Nations.

Après son passage devant un comité traitant des affaires autochtones, mercredi, elle a également reconnu le phénomène inquiétant des violences sexuelles infligées aux enfants dans les collectivités autochtones.

Mercredi, le porte-parole néo-démocrate en matière d'affaires autochtones, Charlie Angus, a dénoncé le fait que Santé Canada ne compile pas les données relatives aux enfants qui se voient refuser des soins en santé mentale, malgré qu'ils présentent un risque plus élevé de s'enlever la vie. Il a qualifié la situation de «forme de négligence systémique».

La ministre Philpott a renvoyé la question à Sony Perron, de Santé Canada, qui explique qu'il n'y a aucun suivi en ce sens puisque ces services sont assurés par des fournisseurs privés.

Santé Canada gère des installations de santé dans 366 réserves, sans compter celles de Colombie-Britannique.