C'est près de 300 millions de plus par année que le gouvernement Couillard investira dans le domaine de la santé à compter de 2017-2018. Selon les informations obtenues par La Presse, la mise à jour économique déposée cet après-midi par le ministre Carlos Leitao concentrera plus de la moitié de l'effort vers le ministère de Gaétan Barrette.

Pour les quelques mois qui restent à l'année financière 2016-2017, on parle d'un ajout de 100 millions, qu'il faut tripler pour couvrir une pleine année. Si on se fie aux déclarations récentes du premier ministre Couillard et du ministre Barrette, la piste d'atterrissage est claire : soins à domicile, CHSLD et santé mentale.

L'éducation avait bénéficié d'un effort supplémentaire au budget du printemps dernier. Cette fois, ce sera plus modeste - on parle d'une quarantaine de millions pour l'année en cours, une injection qu'il faut encore tripler pour une pleine année financière. En tout, la mise à jour donnera le feu vert à plus de 500 millions de dollars de dépenses annuelles, sans compter les dépenses en infrastructures. Toute l'opération se fait en payant en même temps la dette publique - 1,5 milliard mis de côté chaque année pour le Fonds des générations.

Québec, qui avait serré la vis aux employés de l'État l'an dernier, se trouve dans une situation délicate. En effet, comment le ministre Leitao pourra-t-il justifier les mois d'austérité alors que, tout à coup, à l'approche des élections, les milliards semblent tomber de son chapeau ? Depuis deux ans, on comprime la croissance des dépenses dans ces deux méga-ministères ; l'injection correspond à la hausse des clientèles.

ABOLITION DE LA TAXE SANTÉ

Comme l'a indiqué La Presse la semaine dernière, l'abolition de la taxe santé dès 2017 sera la principale, voire la seule, mesure fiscale de la mise à jour d'aujourd'hui. L'année financière 2015-2016 devait se terminer à zéro selon le dernier budget ; on pensait atteindre un surplus de 1,7 milliard selon les données de l'automne, mais ce sera plutôt 2,2 milliards, a-t-on appris. Cette année et les années suivantes maintiendront l'équilibre budgétaire. L'abolition de la taxe santé pour l'année 2017 - les contribuables en sentiront l'impact quand ils feront leur déclaration de revenus en 2018 - coûtera à Québec un peu plus de 200 millions, mais cette dépense présente l'avantage d'être non récurrente, puisque la taxe devait disparaître de toute façon en 2018.

La mise à jour d'aujourd'hui prévoira aussi de l'argent frais pour une politique de l'innovation parrainée par Dominique Anglade et plus d'argent pour les régions - une clientèle clairement ciblée par le nouveau chef du Parti québécois, Jean-François Lisée, dans ses questions à l'Assemblée nationale, la semaine dernière.