Le Québec continue à maintenir la pression sur Ottawa, pour obtenir une augmentation substantielle des transferts en santé.

Car Ottawa, contrairement aux gouvernements provinciaux, dispose de la marge de manoeuvre nécessaire pour financer correctement les soins de santé au Québec et dans les autres provinces, a fait valoir lundi le ministre de la Santé, Gaétan Barrette.

M. Barrette multiplie depuis des semaines les sorties publiques pour réclamer du gouvernement fédéral un financement considérablement accru des transferts en santé, et ce, sans conditions, une pomme de discorde entre Ottawa et Québec.

Avec ses homologues des autres provinces, M. Barrette participe jusqu'à mardi à Toronto à une rencontre fédérale-provinciale visant précisément à faire avancer le dossier controversé du financement de la santé.

Il s'attend à ce que les provinces fassent front commun, devant la ministre fédérale de la Santé, Jane Philpot, qui viendra rencontrer ses homologues mardi.

Québec demande à Ottawa un ajout de 6 % des transferts fédéraux, tandis que le gouvernement Trudeau veut fixer la hausse à 3 %, une hérésie selon le ministre Barrette.

Ce dernier estime que le gouvernement fédéral ne peut pas se défiler, alors que la population vieillit et que deux défis majeurs se posent au réseau : développer les services de maintien à domicile et assurer de meilleurs soins de santé mentale.

Le gouvernement fédéral s'apprête à commettre une erreur s'il n'obtempère pas aux demandes légitimes du Québec, a fait valoir le ministre Barrette, lors d'une mêlée de presse.

Présent à la rencontre, le ministre des Finances, Carlos Leitao, a renchéri pour dire que le temps pressait, car Québec s'apprête à jeter les bases de son prochain budget, attendu au printemps, et doit savoir à quoi s'en tenir.

Le niveau actuel de services de santé ne pourra pas être maintenu avec une augmentation de seulement 3 % des transferts, a prévenu M. Leitao.