Si vous êtes en colère ou stressé, vous feriez mieux de vous calmer avant d'aller courir ou de vous entraîner. Un effort intense déployé en étant stressé ou fâché triplerait les chances de souffrir d'une crise cardiaque en l'espace d'une heure, selon une étude canadienne.

L'exercice physique est un remède bien connu au stress et c'est un antidote efficace pour prévenir les maladies du coeur - le plus grand problème, c'est que les individus n'en font pas assez.

Une nouvelle recherche menée par l'Institut de recherche sur la santé de la population de l'université McMaster, à Hamilton, suggère cependant qu'il pourrait y avoir de bons et de mauvais moments pour s'exercer et les extrêmes pourraient, au contraire, nuire à la personne.

L'étude, qui a été publiée lundi dans le journal de l'Association américaine des maladies du coeur, a été financée notamment par les Instituts de recherche en santé du Canada avec l'aide de bourses de pharmaceutiques.

Barry Jacobs, psychologue aux centres hospitaliers Crozer-Keystone à Philadelphie et bénévole à l'Association américaine des maladies du coeur, a indiqué que l'étude démontrait une fois de plus le lien entre l'esprit et le corps.

D'autres recherches avaient abordé cette relation entre la colère et l'effort, mais la plupart avaient un échantillon modeste ou elles avaient été menées dans un seul pays.

«Nous continuons de conseiller aux patients de faire de l'exercice physique régulièrement, dont ceux qui font de l'exercice pour diminuer les symptômes de stress», a affirmé le docteur Andrew Smyth, qui a dirigé l'étude. Il a toutefois ajouté que les patients ne devraient pas sortir de leur routine dans des moments où ils sont particulièrement colériques ou stressés.

La nouvelle étude s'est penchée sur 12 461 personnes qui ont souffert d'une première crise cardiaque et provenant de 52 pays. L'âge moyen était de 58 ans et les trois quarts des cas étaient des hommes.

Les patients ont rempli un sondage pour déterminer s'ils étaient en colère ou bouleversés et s'ils avaient fourni un effort physique une heure avant l'épisode de crise cardiaque.

Les individus qui étaient en colère ou bouleversés et qui avaient fourni un effort physique avaient trois fois plus de chance d'éprouver des problèmes de coeur. Le risque était plus élevé entre 18 h et minuit et les résultats étaient indépendants d'autres facteurs tels que le tabac, la haute pression ou l'obésité.

Il faut toutefois considérer deux potentiels problèmes à l'étude. Les patients ont fait état eux-mêmes de leur colère ou de leur stress et certaines personnes qui viennent de souffrir d'une crise cardiaque ont tendance à penser qu'ils ont éprouvé ces symptômes avant l'épisode. Par ailleurs, l'effort physique peut être perçu différemment d'un patient à l'autre - une activité physique exigeante consiste à monter des escaliers pour certains, alors que pour d'autres, c'est de courir un marathon.

Il s'agit aussi d'une étude par observation; elle ne peut pas faire de lien de cause à effet.