Une deuxième candidate à la direction du Parti québécois appelle à une réforme majeure de la rémunération des médecins. Après Jean-François Lisée, c'est au tour de Véronique Hivon de proposer la fin du paiement à l'acte.

La députée de Joliette souhaite introduire la rémunération mixte des médecins, en plus de geler leur salaire. Ces mesures ont également été proposées par M. Lisée, mais elle juge sa démarche différente de celle de son adversaire qui, selon elle, veut surtout économiser des fonds publics.

« Je fais cette proposition dans le but d'améliorer la santé des personnes, affirme Mme Hivon en entrevue. Je ne suis pas dans une optique de coûts, je suis d'abord dans une optique de prévention et d'amélioration de la santé des personnes. »

À l'heure actuelle, les médecins sont en très grande partie rémunérés à l'acte. Si elle devient première ministre, Mme Hivon compte répandre une forme de paiement par patient, en vertu de laquelle les médecins de famille seraient payés en fonction non seulement du nombre de patients qu'ils prennent en charge, mais aussi de la somme de soins que leur état requiert.

Certains médecins continueront d'être rémunérés à l'acte, explique Mme Hivon, notamment ceux qui travaillent dans les urgences et les médecins spécialistes.

Multiplier les actes

Pour Mme Hivon, le modèle actuel encourage les médecins à multiplier les actes plutôt qu'à prendre en charge des patients et les suivre de manière proactive.

« C'est le système de rémunération des médecins qui doit suivre les besoins de la population, et non la population qui doit suivre les besoins du système de rémunération », résume la candidate.

Mme Hivon souhaite aussi donner à l'État le pouvoir de modifier le salaire des différents spécialistes afin de valoriser les spécialités qui cadrent davantage avec les besoins de la population. C'est actuellement la Fédération des médecins spécialistes qui répartit les enveloppes salariales, dit-elle. La députée cite à titre d'exemple les gériatres, dont les salaires sont beaucoup moins élevés que ceux de certains autres spécialistes, même si le vieillissement de la population rend leur travail névralgique.

M. Lisée a proposé il y a deux semaines de geler la rémunération des médecins de cinq à dix ans. Mme Hivon se dit favorable à cette idée, jugeant leur salaire « excessif » dans un contexte de compressions budgétaires.

La candidate propose également, comme M. Lisée, d'interdire l'incorporation des médecins.