Promises il y a un an, des mesures pour améliorer les soins d'hygiène dans les CHSLD ne seront annoncées que cet automne.

Le ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, a déclaré hier qu'il avait besoin de quelques mois encore pour concocter son plan.

« Je peux vous dire qu'à l'automne, on aura certainement des choses à faire, à annoncer en termes de transformation à cet égard », a-t-il affirmé à l'Assemblée nationale.

Le ministre était alors questionné par le député caquiste François Paradis, qui réclame l'adoption d'une « norme nationale » de deux bains par semaine dans les CHSLD. Une exception serait prévue pour les personnes qui ne souhaitent pas obtenir ce service. La mesure coûterait environ 30 millions de dollars par année, un chiffre avancé par le gouvernement lui-même. À l'heure actuelle, la norme non écrite est d'un bain ou d'une douche par semaine dans les CHSLD.

Gaétan Barrette s'oppose à une « règle mur à mur ». Il faut plutôt « adapter les soins à la situation de chaque personne », selon lui. Or « il y a des problèmes » en cette matière, comme l'a démontré l'histoire de François Marcotte, un homme handicapé de 43 ans qui en est réduit à se tourner vers le sociofinancement pour se payer un bain de plus par semaine.

Il y a un an, au moment où des lacunes dans les soins d'hygiène faisaient les manchettes, il annonçait « très formellement » que des mesures seraient annoncées « au cours des prochains mois » pour améliorer la situation. M. Barrette a reçu récemment une première mouture d'« orientations ministérielles » préparées à l'interne, mais il « a demandé des précisions et des améliorations dans un souci de mieux répondre aux attentes », selon son cabinet.

L'ORGANISATION DU TRAVAIL À REVOIR

Gaétan Barrette a précisé hier que des « travaux sont en cours » pour « revoir l'organisation du travail dans les CHSLD ». Dans les conventions collectives conclues en décembre, Québec et les syndicats, autant d'infirmières que de préposés aux bénéficiaires, se sont entendus pour se pencher sur cet enjeu. « Il y a 15, 20 ans, le milieu des CHSLD était différent. Il y avait beaucoup de gens qui étaient dans une situation de presque semi-autonomie. Alors qu'aujourd'hui, on a une majorité de gens en perte sévère d'autonomie. Ça nécessite aujourd'hui de prendre une pause et de refaire ces évaluations-là d'organisation du travail », a expliqué le ministre.

Selon lui, « les soins d'hygiène dans les CHSLD sont donnés de façon complète à tous les jours, peut-être pas, et c'est vrai, de la manière ou la forme que les gens voudraient dans leur perception de la chose. Mais ils sont donnés ». Les résidants sont lavés à la débarbouillette, par exemple.

Dans ce dossier, Gaétan Barrette constate une « collision entre la perception populaire », selon laquelle il faudrait donner plus de bains, et « ce qu'on doit et peut faire ».