La présidente de l'Association des couples infertiles du Québec, Céline Braun, estime que le ministre de la Santé Gaétan Barrette a un rôle à jouer dans les coûts élevés du programme public de procréation assistée puisqu'il était lui-même président de la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ) au moment de l'adoption du programme, en 2010.

Le principal intéressé se défend en disant que le programme a été adopté à la vitesse grand V par son ancien collègue, Yves Bolduc, et qu'il a dès le début manifesté son désaccord sur certains éléments du projet, dont les coûts.

Mercredi, le ministre Barrette a indiqué que les 7 obstétriciens-gynécologues figurant sur la liste des 25 médecins ayant le plus facturé la Régie en 2015 sont « tous des médecins qui pratiquaient la fécondation in vitro  ». «  Ça vous montre à quel point c'était un programme qui coûte cher », a-t-il déclaré.

Pour Mme Braun, cette déclaration est choquante, étant donné que le ministre était lui-même président de la FMSQ et a donc approuvé les tarifs des traitements de fécondation in vitro (FIV) à l'époque. « C'est lui qui a mis ça en place. On se fait dire aujourd'hui que notre cause est un bar ouvert. Mais c'est lui, le mauvais gestionnaire ! », tonne-t-elle.

UNE DÉCISION IMPOSÉE

Le ministre Barrette dit qu'en juin 2010, le ministre de la Santé de l'époque, Yves Bolduc, a choisi d'aller de l'avant avec le programme de fécondation in vitro à la suite d'un « lobby de l'animatrice Julie Snyder ».

Le ministre Bolduc donnait moins de trois mois à la FMSQ et à d'autres intervenants pour pondre un programme et fixer des tarifs. « C'était extrêmement rapide. Trop rapide », affirme Gaétan Barrette.

En août 2010, l'entente initiale prévoyait un remboursement de 7000 à 7500 $ par cycle de FIV. « Je jugeais ça trop élevé », note M. Barrette.

Six mois plus tard, le programme de procréation assistée a été réévalué et le tarif, diminué de 40 %. « Et même à ce prix, je pense encore que c'était trop haut », dit M. Barrette.

Ce dernier affirme que la mise en place de ce programme « n'était pas [sa] décision » et que, dès le départ, il s'était opposé à certains éléments. « Qu'on ne vienne pas me reprocher quoi que ce soit aujourd'hui », lance-t-il.