La moitié des 7 millions d'enfants canadiens prennent au moins un médicament sur ordonnance. Or, très peu de médicaments sont disponibles sous des formulations adaptées à leurs besoins.

Conséquences: les pharmaciens, les médecins, et même parfois les parents doivent manipuler les médicaments disponibles pour les adultes avant de pouvoir les administrer aux enfants malades.

En créant le premier Centre de formulation pédiatrique au Canada, le Centre hospitalier universitaire (CHU) Sainte-Justine veut corriger ce problème et développer des formulations adaptées à l'âge et aux besoins des enfants.

«Les parents vont comprendre l'importance du geste posé ici. Ils auront bientôt le bénéfice d'avoir accès à des médicaments adaptés», a déclaré le ministre de la Santé, Gaétan Barrette.

Julie Vallières, maman de la petite Lylia-Carole, a témoigné de la difficulté d'administrer certains médicaments aux enfants. Sa fille de trois ans doit prendre chaque jour un médicament pour combattre un cancer de la moelle osseuse. Disponible uniquement en capsule, le médicament doit être incorporé dans du jus de pomme. «Ça goûte le fer, mais puissance mille», dit Mme Vallières. Jour après jour, Lylia-Carole hurle pour ne pas prendre son médicament. «La maladie, c'est déjà difficile, mais devoir tenir ton enfant tous les jours pour lui administrer son médicament de force, c'est vraiment pénible (...) La création de ce centre est une excellente nouvelle pour nous», a déclaré Mme Vallières, la voix étranglée par l'émotion. 

Directrice du nouveau Centre de formulation pédiatrique, la Dre Catherine Litalien explique que 83 médicaments doivent quotidiennement être manipulés par les pharmaciens du CHU Sainte-Justine afin de les rendre disponibles pour les enfants malades. «Ça représente 600 seringues par jour et 54 000 jours-médicament par année», dit-elle.

La Dre Litalien ajoute que la problématique de la non-disponibilité de médicaments adaptés aux enfants est «mondiale» et que les avancées qui seront faites par le Centre de formulation pédiatrique du CHU Sainte-Justine, financé en partie par la Fondation de la Famille Morris et Rosalind Goodman, auront des «répercussions mondiales». «Les enfants méritent que leurs besoins soient pris en compte», estime la Dre Litalien.