Les patients qui se trouvaient samedi matin au service des urgences de l'hôpital Maisonneuve-Rosemont ont inauguré malgré eux la nouvelle urgence flambant neuve de l'hôpital de l'est de Montréal. Dès 6 h du matin, deux équipes d'infirmières étaient à pied d'oeuvre pour transférer les patients dans la nouvelle urgence de 85 millions de dollars, en chantier depuis plus de deux ans.

L'opération délicate s'est déroulée « de façon remarquable », se réjouit Geneviève Bettez, porte-parole du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) de l'Est-de-l'Île-de-Montréal. En seulement une heure, tous les patients avaient été transférés dans le nouveau service des urgences de l'hôpital vétuste qui dessert plus de 600 000 citoyens. L'hôpital montréalais possède l'une des urgences les plus achalandées de la province avec 65 000 visites annuellement.

Pendant la durée du déménagement, l'hôpital avait demandé à la population d'éviter de se rendre à l'urgence. Un appel qui semble avoir été entendu. « Nos services n'ont jamais complètement arrêté. C'est sûr que si quelqu'un se présentait et nécessitait de voir un médecin rapidement, il n'y aurait pas eu de problème. Mais ça ne s'est pas produit », explique Mme Bettez.

L'urgence de l'hôpital Maisonneuve-Rosemont comprend maintenant 57 civières, dont quatre civières « de choc », ainsi qu'une aire de décontamination. L'établissement hospitalier poursuit néanmoins sa cure de jouvence. Une partie de l'urgence doit toujours être rénovée, soit l'aile ambulatoire qui accueille l'aire de triage et des salles de consultation. Une section temporaire a été aménagée jusqu'à la fin des travaux de réaménagement prévue dans un an. Toutefois, les patients sur civières ne devront pas être déménagés le temps venu, puisque ceux-ci se trouvent dans la nouvelle aile de l'urgence.

L'Hôpital Maisonneuve-Rosemont, intégré au CIUSSS en avril 2015, évaluait en 2013 à 900 millions le coût de sa réfection complète. De nombreuses sections de l'hôpital ne répondent plus aux normes modernes de la médecine. Le projet est en suspens depuis plus de deux ans.